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Les cours sont fortement paralysés ces derniers jours dans plusieurs écoles publiques en Guinée. Et cela, à cause de la grève déclenchée par le SNE (syndicat national de l’éducation) et la FSPE (fédération syndicale professionnelle de l’éducation) pour réclamer la signature du statut des enseignants par le gouvernement. Cette paralysie des cours se fait plus sentir à Conakry où des manifestations d’élèves sont enregistrées depuis lundi dernier dans plusieurs quartiers. Ces manifestations, parfois violentes, ont affecté de nombreuses écoles privées. C’est notamment le cas au Complexe scolaire Koumba Diawara et au Groupe scolaire Billy École qui a enregistré plusieurs blessés.
Ce mardi, 9 décembre 2025, ces deux écoles privées n’ont pas ouvert leurs portes pour des raisons de sécurité. Elles ne se sentent pas concernées par la grève du SNE et de la FSPE, mais elles ont peur d’être la cible des élèves d’autres établissements qui ont leurs enseignants en débrayage. Mohamed Camara, censeur du complexe scolaire Koumba Diawara, déplore cette situation.
Mohamed Camara, censeur du complexe scolaire Koumba Diawara« Nous avons été touchés hier. Nous, nous étions ici tranquillement, mais avec le mouvement qu’on a vu du côté du lycée public, avec les élèves des autres écoles qui menaçaient de venir ici faire des jets de pierres, nous nous sommes organisés pour libérer nos enfants. Et vous voyez aujourd’hui que la cour est vide. Les parents ont décidé de garder les enfants à la maison. Ça nous a impactés, effectivement. Les parents ont décidé de garder leur enfant, parce qu’il y avait des élèves blessés hier. Je suis gêné, parce que c’est l’école qui va perdre. Il y a des candidats parmi ces élèves-là, une semaine de cours perdu, deux semaines déjà, ça sera très difficile de rattraper ces heures perdues », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, il invite gouvernement et syndicat à s’entendre pour le bon fonctionnement de l’école guinéenne.
« Je prie que le gouvernement et ses syndicalistes-là puissent s’entendre pour que les cours reprennent normalement. Nous, nous sommes des écoles privées, et je crois que les revendications qu’on a entendues concernent les fonctionnaires du public. En principe, nous ne sommes pas concernés par ça. C’est pourquoi jusqu’ici ça avançait très bien, les cours se passaient dans les meilleurs des cas. C’est hier seulement que nous avons eu des problèmes et nous avons libéré nos élèves. En tout cas nous, on voulait que les choses se passent très bien, que nos enfants étudient. Donc, voir que ça tourne au vinaigre n’est pas une bonne chose, il faut trouver une solution. J’invite les deux parties à se comprendre pour la bonne marche de l’école guinéenne », a-t-il invité.
De son côté, Jaffar Aïcha Ali, élève de la 10ème année au Complexe scolaire Koumba Diawara, exprime son mécontentement face à cette situation.
Jaffar Aïcha Ali, élève de la 10ème année au complexe scolaire Koumba Diawara« Je ne suis pas contente, parce que les professeurs ne viennent pas dispenser les cours normalement, et tout le monde a peur de venir à l’école. Hier il y avait eu des blessés. Donc, moi j’ai peur. Et j’aurais l’impression que quand je viens à l’école il y aura toujours ces grévistes qui viendront nous perturber encore », a-t-elle dit.
Pour sa part, Abdoulaye Barry, proviseur du complexe scolaire Billy Ecole, est partagé entre désespoir et remords.
Abdoulaye Barry, proviseur complexe scolaire Billy École« C’est des sentiments de désespoir et de remords qui m’anime face à cette situation. Car hier, lundi 8 décembre 2025, vers 10h55, un groupe d’élèves venant de l’école Kaléma et de l’AST aviation ont attaqué notre établissement, Billy École. Ils ont caillassé les vitres (des voitures), le personnel et des élèves ont été gravement blessés, ils ont détruit les mobiliers scolaires, c’est-à-dire des chaises et autres. On a eu 4 élèves gravement blessés dont un a été évacué d’urgence à l’hôpital du camp Alpha Yaya et les autres ont été transportés à la clinique Sans loi. D’autres sont des blessés légers, le surveillant général a été touché par cette manifestation également. Après une accalmie, vers 13h27 aussi, un second groupe est revenu poursuivre la violence et proféré des menaces de revenir, aujourd’hui, pour mettre feu à l’école et même tuer un élève. C’est ainsi que les forces de l’ordre sont intervenues. Ils ont dispersé les agresseurs à l’aide de gaz lacrymogènes, permettant de rétablir le calme », a-t-il fait savoir.
Pour finir, Abdoulaye Barry demande aux autorités de renforcer la sécurité des établissements privés et d’ouvrir des enquêtes pour identifier les auteurs de cette agression dans son établissement.
« Nous demandons une sécurisation renforcée de ces écoles privées, ou de ces écoles attaquées, et l’ouverture d’une enquête pour identifier les auteurs. Pour la sécurité du personnel et des élèves, on a décidé de fermer, parce qu’ils ont menacé de revenir aujourd’hui, s’il le faut même, tuer un élève de l’école. Je lance un appel à la retenue, qu’il y ait des négociations entre les deux partis afin qu’ils puissent se comprendre. Personnellement, je ne souhaiterais pas une telle instabilité à l’approche des élections dans ce pays », a-t-il dit.
A noter que la cour de l’école Billy École est fermée au cadenas et un pick-up de gendarmerie est stationné devant la cour de l’école pour veiller au grain.
Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com
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