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En Guinée, près de la moitié de la production électrique nationale, se perd quotidiennement, selon le ministère de tutelle, à cause de l’utilisation irrationnelle du courant électrique.
Pendant que des milliers de guinéens n’ont pas accès à l’électricité, le gaspillage énergétique occasionne donc des pertes estimées à 15 millions de dollars, tous les mois.
Pour apporter une réponse efficace à cette problématique, le département dirigé par Aboubacar Camara, a initié un programme national, qui sera officiellement lancé le jeudi 16 janvier 2025, à Conakry.
En prélude à cette cérémonie, le ministre de l’énergie a jugé nécessaire d’échanger en amont, avec les élus locaux, en vue de réussir ce pari.
Ce mardi 14 janvier 2025, une réunion préparatoire regroupant les conseillers nationaux, notamment le président du CNT, les cadres du gouvernorat de Conakry, les conseillers communaux, les cadres du ministère de l’énergie, ceux des départements des finances, et de l’éducation nationale, a eu lieu au palais du peuple.
Lors de cette rencontre, le ministre de l’énergie a longuement détaillé l’impact du gaspillage énergétique sur l’économie nationale.
« Le gaspillage énergétique n’est pas une simple question technique, mais une véritable problématique nationale, qui interpelle notre responsabilité collective et engage l’avenir de notre pays. Cette perte estimée à plus de 60 mégawatts par jour représente un manque à gagner considérable pour l’économie nationale et un frein majeur au progrès. Ces ressources gaspillées pourraient être investies dans les secteurs vitaux tels que l’éducation, la santé ou encore le développement des infrastructures du même secteur. Le coût de l’inaction est donc double. Non seulement cette perte compromet notre capacité à répondre aux besoins actuels, mais elle hypothèque également les opportunités futures. Les causes sont profondes et multiples, déjà enracinées dans une combinaison de facteurs humains, techniques et structurels. Au niveau du comportement des usagers, une grande partie des ménages et des entreprises adopte des pratiques énergétiques inadéquates, souvent par manque d’éducation ou d’information. », déclare d’entrée Aboubacar Camara, qui regrette l’absence d’une culture d’économie d’énergie en Guinée.
« L’insouciance dans l’utilisation de l’électricité, tel que le maintien des appareils en marche inutilement, les ampoules allumées quotidiennement 24 heures sur 24, contribuent largement au gaspillage. Au niveau technique, nous avons, en ce qui concerne le département et EDG, l’état vétuste des infrastructures. Le réseau actuel national souffre de pertes techniques importantes aussi dues à des infrastructures obsolètes et mal entretenues. L’éducation à une consommation responsable n’a pas encore été suffisamment intégrée dans les habitudes du citoyen, qui a longtemps et qui continue de bénéficier de la souplesse onéreuse de l’État, en matière de subvention. Nous avons aussi une cause : c’est la défaillance institutionnelle ; la gestion et la distribution de l’énergie manquent parfois d’anticipation, de transparence qui exacerbe ces pertes au niveau national. Et les répercussions de ce gaspillage sont profondément structurelles et systémiques. Ça freine le développement économique. », fait remarquer le ministre de l’énergie lors de cette réunion préparatoire du lancement de la campagne de lutte contre le gaspillage énergétique.
Les représentants du ministère des finances et celui de l’éducation nationale à cette rencontre, ont également expliqué comment ses fonds perdus à cause du gaspillage énergétique, pourraient contribuer au développement du pays.
Pour lutter efficacement contre ce phénomène et réorienter les fonds alloués au secteur de l’énergie vers d’autres domaines clés, le président du Conseil National de la Transition, présent à cette réunion, a quant à lui, affirmé que le moment venu de restaurer l’autorité de l’Etat, dans la gestion de l’énergie au sein des ménages.
« Tant que les citoyens n’ont pas peur des agents de l’EDG, comme nous l’avons vu dans l’ancien régime, quelle que soit la sensibilisation que vous allez faire, c’est comme si vous remplissiez un fût percé avec de l’eau. L’énergie est une question de sécurité, l’énergie est une question de souveraineté, l’énergie est liée à notre indépendance. C’est une question de développement. Quand on parle de la prospérité, l’opposé de la prospérité : c’est l’obscurité. Quand on est dans l’obscurité, je vous avoue, même si vous avez bien mangé, vous n’êtes pas prospère. Alors, j’aimerais bien dire tout simplement, et c’est un début, il vous faut un programme de surveillance plus structuré. Il faut une police de l’énergie. La corruption dans le secteur doit être combattue par l’affirmation d’une autorité réelle du gouvernement en la matière. Alors, le gouvernement central ne sera jamais efficace sans le gouvernement local. Je veux parler des collectivités locales. Ceux qui connaissent le nombre de ménages, où se situent les ménages. Ce sont eux qui connaissent ce qui se passe dans le quartier. », a laisser entendre docteur Dansa Kourouma.
Cette campagne initiée par le ministère de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, va contribuer à promouvoir une consommation énergétique responsable à travers une série d’éducation et de sensibilisation des citoyens.
Les multiples actions qui seront menées visent donc à réduire considérablement le gaspillage énergétique et ses impacts économiques.
Hadja Kadé Barry