Faranah : les jeunes de Maréla pris dans l’engrenage de la drogue

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La drogue est devenue aussi banale que l’achat de cacahuètes dans la sous-préfecture de Maréla, située à 90 kilomètres de la commune urbaine de Faranah. De nombreux jeunes gens y ont abandonné les cours pour passer le temps à vendre ou à consommer du chanvre indien. Si nombre d’entre eux ont réussi dans ce business juteux et illégal, la situation n’est pas sans conséquences. La lutte s’annonce dure car il n’y a que deux agents de police pour une localité de 40 000 habitants, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Moustapha Doumbouya, interrogé par notre reporter, explique que la drogue se propage dans la région via la Sierra Leone.

« La drogue se répand dans notre localité via Bindi (Sierra Leone), situé à environ cinquante kilomètres de Maréla. C’est le principal lieu de production de drogue. L’approvisionnement se fait de deux manières : d’une part, les producteurs transportent leur cargaison par la route vers Bantamaya, Ouré Kaba (Mamou) et Maréla (Faranah) pour approvisionner les grossistes, fidèles clients. D’autre part, les grossistes se rendent eux-mêmes en Sierra Leone avec des sacs pour se procurer du cannabis. Une fois les transactions effectuées, certains contournent les postes frontaliers pour atteindre leur destination. À leur arrivée à Maréla, ils confient une partie de leur cargaison à des enfants âgés de moins de 16 ans pour distribuer la drogue à 1 000 francs l’unité », explique notre interlocuteur.

Les impacts du trafic de drogue sur les jeunes se font sentir au sein de leurs familles. Ceux qui sont fortement addictifs à la consommation de stupéfiants, notamment le Kush, ont développé une certaine forme de déséquilibre mental. Malgré les nombreux effets néfastes que cette substance nocive entraîne, les jeunes continuent d’en consommer davantage.

Houssainou Barry, membre de la coordination de la jeunesse de Maréla, déplore les impacts de ce fléau.

Houssainou Barry membre de la coordination de la jeunesse

« C’est une situation très préoccupante dans notre localité, car cela entraîne le chaos et corrompt l’esprit de la jeunesse, qui est censée être l’avenir responsable de demain. J’ai vu deux jeunes ici à Maréla qui sont tombés dans la drogue, et quand je les vois aujourd’hui, j’ai envie de pleurer, car ce sont des personnes qui étaient sur la bonne voie. Mais leur situation est désormais déplorable, la plupart d’entre eux sont devenus mentalement instables. Nous avions également un jeune talentueux dans le football, une source d’inspiration pour beaucoup, mais malheureusement, à cause de la drogue, il a perdu son talent et est devenu quelqu’un qui n’a plus d’avenir. Les jeunes impliqués dans cette pratique sont nombreux et sont mal vus au sein de notre société, car ils portent atteinte à leur propre avenir et à celui de notre communauté », affirme-t-il.

Malheureusement, cette mauvaise pratique continue à prospérer, d’autant plus que la police et la gendarmerie manquent de personnel pour mener des opérations efficaces sur les lieux de vente et de consommation de drogue à Maréla.

Bernard Koïvogui, commissaire de police de Maréla, reconnaît l’insuffisance des effectifs pour lutter contre ce fléau. Il prévoit de solliciter des volontaires pour renforcer les opérations de police. « Maréla est une grande sous-préfecture avec une population de plus de 40 000 habitants, répartis en 21 districts. Malgré cela, nous ne disposons que de deux agents de police. Ce qui est insuffisant pour lutter efficacement contre ce fléau. Je suis en train de préparer le terrain pour lancer des opérations, notamment avec l’arrivée d’une nouvelle équipe récemment nommée. J’attends simplement leur installation pour leur adresser une demande afin qu’ils puissent recruter des volontaires pour nous appuyer dans la lutte contre ce problème, en organisant des patrouilles conjointes. Les BAC interviennent parfois ici pour arrêter les jeunes, et lors de leur dernière mission, ils ont appréhendé de nombreux vendeurs et consommateurs à Kingston », a déclaré l’officier de police judiciaire.

Récemment, plusieurs dizaines de jeunes ont été arrêtés par la Brigade anti criminalité (BAC) et conduits à Faranah pour répondre de leurs actes.

Alpha Ibrahima Bah pour Guineematin.com

Tél. : 626 45 44 33

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