Entre transhumance et loyauté : réflexion sur les tirades de Tibou Kamara (Par Billy Keita)

il y a 3 heures 24
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http://Actuguinee.org / Dans un paysage politique guinéen en constante mutation, il n’est pas rare de voir des personnalités s’affronter par le biais de déclarations percutantes et de tribunes enflammées. Récemment, l’ancien ministre Tibou Kamara a publié une tribune acerbe, qualifiant Alhoussein Makanéra Kaké de « nain qui crache du venin ».

Dans ce débat, il est essentiel de prendre du recul pour mieux comprendre les enjeux en jeu et les motivations de chaque camp.

Dans la sphère politique guinéenne, la confrontation d’idées est souvent marquée par des débats enflammés et des déclarations provocatrices. Cette prise de parole soulève des questions pertinentes sur la loyauté politique, les alliances et l’importance d’un débat politique constructif.

*La dynamique de la transhumance politique.*
Pour commencer, il est important de définir ce que signifie le terme « transhumance » dans le contexte politique guinéen. Cela se réfère au comportement de certains politiciens qui changent de parti ou de soutien en fonction des opportunités, souvent pour des bénéfices personnels. Tibou Kamara lui-même n’est pas étranger à cette pratique, ayant été partie prenante de plusieurs mouvements et partis politiques au fil de sa carrière, allant du CNDD à l’UFDG, avant d’être nommé par Alpha Condé. Ironiquement, dans sa critique, il a positionné Alhoussein Makanéra Kaké comme la quintessence de ce « transhumant », tout en faisant l’impasse sur son propre parcours.

Le soutien au CNRD : une question de choix politique.
Il est indéniable que le soutien de Makanéra au CNRD est un choix politique mûrement réfléchi. À un moment où la Guinée est à la croisée des chemins, chaque acteur politique est confronté à la nécessité de se positionner. En soutenant le CNRD, Makanéra exprime son adhésion à une vision qu’il juge capable de restaurer la stabilité et de répondre aux aspirations du peuple guinéen. Accuser ce soutien de « traîtise » ou de « transhumance » ne fait que renforcer le clivage déjà existant plutôt que d’ouvrir la voie à un véritable dialogue.

L’attaque de Tibou Kamara s’inscrit dans une volonté de discréditer Makanéra Kaké pour son soutien affiché au CNRD et à son président, Mamadi Doumbouya. Il est crucial de reconnaître que chaque citoyen, en particulier les personnalités politiques, a le droit de choisir son camp et ses alliés, en fonction de ce qu’il estime être dans l’intérêt du pays. Le soutien de Makanéra au CNRD ne devrait pas être un motif de condamnation, mais plutôt une manifestation de son engagement envers une vision politique qu’il juge pertinente pour la Guinée.

Un débat qui mérite d’être plus élevé.
Il est regrettable que le débat politique guinéen soit trop souvent teinté d’invectives au lieu de se concentrer sur des discussions constructives et substantielles. Qualifier un adversaire de manière péjorative détourne l’attention des véritables enjeux de notre démocratie et des préoccupations sociopolitiques de notre société. Tibou Kamara gagnerait à utiliser sa voix influente pour promouvoir un dialogue pacifique et productif, plutôt que de s’adonner à des attaques personnelles.

La critique comme outil de division.
La sortie de Tibou Kamara et ses attaques personnelles ne font qu’accentuer un climat d’animosité qui nuit à la qualité du débat public en Guinée. Plutôt que de s’engager dans des critiques constructives qui pourraient contribuer à une véritable réflexion sur l’avenir du pays, ces discours polarisants créent des fossés entre les différents segments de la société. La politique devrait être un espace de convergence où l’on débat d’idées, pas un ring où l’on attaque l’intégrité personnelle des adversaires.

L’appel à la responsabilité.
À l’heure où la Guinée cherche à redéfinir sa trajectoire, il est impératif que les figures politiques, comme Tibou Kamara, prennent conscience de leur responsabilité. Au lieu de s’enliser dans des querelles stériles, il est essentiel d’encourager un esprit de coopération, particulièrement entre ceux qui, malgré leurs divergences, aspirent à un avenir meilleur pour le pays.

Reconstruire le dialogue politique.
La tribune de Tibou Kamara en réponse à Alhoussein Makanéra Kaké est révélatrice des tensions qui régissent la politique guinéenne. Il est impératif de transcender ces rivalités personnelles et de se concentrer sur les enjeux fondamentaux qui touchent notre nation. Pour garantir un avenir meilleur, les leaders politiques doivent embrasser un dialogue ouvert et constructif, en mettant de côté les querelles superficielles pour aborder les défis réels que nous faisons face. C’est dans cette optique qu’une Guinée unie et prospère pourra voir le jour.

Tibou Kamara ne devrait pas servir de base à la discorde, mais plutôt comme une opportunité de réflexion pour tous les acteurs de la politique guinéenne. La politique ne doit pas être un champ de bataille où l’existence de l’autre est remise en question, mais un espace de dialogue et d’échange d’idées. Il est temps de dépasser les querelles partisanes et de bâtir ensemble un avenir de paix, d’unité et de prospérité pour la Guinée.

Par Billy KEITA, citoyen en méditation mais passif.

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