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La mort à Coyah de trois prévenus sous l’effet de la chaleur fait réagir les défenseurs des droits de l’homme. Alseny Sall, chargé de communication de l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme parle d’une situation à la fois regrettable et préoccupante. Alors que pour sa part, Me Aimé Christophe Labilé KONÉ, président de l’ONG Avocats Sans Frontières Guinée, déplore une situation qui pouvait être évitée.
« Ce qui s’est passé à Coyah est une situation à la fois regrettable et préoccupante pour nous. Ce sont trois citoyens qui ont perdu la vie dans des conditions qui restent encore à élucider par nos autorités en charge de l’administration judiciaire. Pour nous, nos autorités doivent mener des enquêtes approfondies afin de pouvoir déterminer les circonstances réelles qui ont entraîné ces décès afin que les responsabilités puissent être situées », a réagi Alseny Sall qui a été interrogé ce mercredi 08 mai par Guinéenews.
Pour le chargé de communication de l’OGDH, une telle situation devait interpeller les autorités guinéennes à se pencher davantage sur les conditions des détentions dans le pays. Car, estime-t-il, la plupart des centres de détention guinéens sont en deçà des standards internationaux.
« En tant que défenseur des droits de l’homme, je dois m’indigner en ce sens que ce qui est arrivé à Coyah est déplorable. Mais ça pouvait être évité parce que nous avons tout le temps dénoncé la surpopulation carcérale dans nos maisons de détention. Quand nous prenons le cas particulier de Coyah, il n’y a pas de prison centrale. Ils sont en train de construire une nouvelle prison. En attendant la fin des travaux, quelle est la nouvelle pratique à Coyah aujourd’hui ? C’est que les PV qu’on défère au niveau du tribunal de première instance, les personnes qui doivent être détenues, on les met sous mandat de dépôt et on les confie à la gendarmerie qui doit servir dans ces circonstances de lieux de détention préventive. Cela est une défaillance de l’État en ce sens que si vous devez punir des personnes qui se mettent aux travers de la loi, vous devez le faire dans le respect des droits de ces personnes. Ce sont des êtres humains, même s’ils ont failli à la loi, ils doivent être traités dignement », a réagi, pour sa part, l’avocat Aimé Christophe KONÉ. Poursuivant, Me KONÉ estime que ce qui est attribué est tributaire de la surpopulation carcérale. Une surpopulation qui est due à la lenteur des procédures. « Vous trouverez des gens qui ont fait un à trois ans de détention préventive pour un délit et qui peuvent être condamnés à des peines de prison dont la durée sera bien inférieure au temps passé en détention préventive… C’est un préjudice irréparable qu’on cause à ces personnes », déplore l’avocat qui appelle lui aussi à des enquêtes pour situer les responsabilités sur les cas de mort à Coyah.