Drame à N’zérékoré : « Ils veulent faire taire certains parents… et se dédouaner de leur responsabilité » (Me Labilé)

il y a 16 heures 52
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Le 1er décembre 2024, la ville de N’zérékoré, située dans le sud-est de la Guinée, a été le théâtre d’une bousculade qui a engendré plusieurs morts et des blessés.

Alors que le nombre exact des victimes de la tragédie survenue au stade régional de cette localité, reste controversé, « Avocats Sans Frontières Guinée » affirme que les recherches menées sur le terrain par les ONGs locales, ont permis de répertorier, à date, 157 morts.

« Aujourd’hui, il y au moins 157 morts, avec autant de blessés », a déclaré d’entrée Maître Aimé Christophe Labilé Koné au micro de mosaiqueguinee.com lors d’un entretien accordé à notre rédaction, ce mercredi 8 janvier 2025.

Le président de l’ONG « Avocats Sans Frontières Guinée « déplore l’opacité des enquêtes judiciaires et le fait que le bilan du gouvernement reste toujours intact.

« C’est déplorable ! Il y a un mois une semaine qu’une tragédie est arrivée, il y a eu des morts (des enfants à la fleur de l’âge). Le gouvernement avait déclaré 56 morts, depuis ce jour, toutes les déclarations qui ont été faites par la suite, on est toujours au statut quo. C’est qui est aussi déplorable, on nous a dit qu’une enquête a été ouverte dont les résultats seraient connus. Nous sommes tous guinéens, et on connaît que cette déclaration était faite pour juste endormir l’esprit des gens. Ce n’est pas la première fois que ceux qui nous gouvernent déclarent ouvrir une enquête pour un tel ou tel cas, pour lesquels, les enquêtes ne sont jamais closes. », déplore maître Christophe, qui dénonce une forme d’intimidation exercée sur les parents des victimes.

« Nous voulons que ces personnes, qui sont victimes, puissent se constituer en collectif pour enclencher une action commune. Mais, ils sont en train de faire une intimidation sur le terrain ; dire aux gens de laisser pour eux à Dieu ; de ne recevoir aucun membre d’ONG, pour dire que ce sont des agents de l’extérieur. Vous Comprendrez que, ce n’est quand même pas normal ! », dénonce l’activiste.

La divergence autour du bilan de cette tragédie survenue lors d’un match de Football, organisé en l’honneur du président de la transition, jette le doute sur la transparence des investigations menées par les autorités guinéennes.

Le président de l’ONG « Avocats Sans Frontières Guinée « souhaite coûte que coûte que toute la lumière soit faite, pour que les principaux auteurs, soient punis à la hauteur de leurs actes.

« Tous ceux qui sont au pouvoir, sont en train d’œuvrer à ce qu’il n’y ait pas de vérité dans cette affaire. Puisque nous avons un précédent, le cas du 28 septembre, où Dadis et consort ont été condamnés pour responsabilité de commandement. Je crois que c’est de cela ils ont peur. Ils veulent faire taire certains parents pour ne pas qu’ils déclarent les pertes enregistrées, et se dédouaner de leur responsabilité. Ils ne peuvent pas se dédouaner. Et quand on dit que ce n’est pas les organisateurs qui sont responsables de ce qui est arrivé-là, c’est déplorable. Comment pouvez-vous réunir des milliers de personnes, sans que vous ne preniez des mesures de sécurité ? Nous tenons à ce que la vérité soit établie. », martèle-t-il.

Comme maître Aimé Christophe Labilé Koné, bon nombre de guinéens aspirent donc à une enquête indépendante, pour établir la vérité dans cette affaire.

Hadja Kadé Barry

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