Disparition forcée de Foniké Mengué et Billo Bah : trois mois de laxisme judiciaire révélateur

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Il y a trois mois jour pour jour, le coordinateur du FNDC, Oumar Sylla dit Foniké Mengué, le responsable des antennes, Mamadou Billo Bah, et Mohamed Cissé – libéré par la suite – sont interpellés dans le quartier La Minière par des éléments des Forces spéciales et de la gendarmerie, selon des témoignages.

Quel est le motif de leur arrestation ? Où sont-ils détenus ? Que sont-ils devenus ? Autant de questions qui restent sans réponse. Dans un communiqué du 17 juillet, le procureur général, Fallou Doumbouya, avait évoqué des cas d’enlèvements et de séquestration concernant le Colonel Cécé Célestin Bilivogui (retrouvé mort dans des circonstances non élucidées), le Sergent-Chef Moussa Cheikh Soumah, Oumar Sylla dit Foniké Mengué et Mamadou Billo Bah, précisant qu’aucun organe d’enquête n’avait procédé à leur interpellation ou arrestation. De plus, aucun établissement pénitentiaire du pays ne détenait ces personnes faisant l’objet d’enlèvements, avait-il souligné.

Fallou Doumbouya avait également donné des instructions aux différents parquets d’instance de Conakry pour ouvrir des enquêtes sur ces faits et tenir le parquet général informé. Dans le même élan, il avait précisé que les services de police judiciaire étaient à pied d’œuvre pour rechercher les personnes enlevées, identifier et interpeller les présumés auteurs.

Le parquet général de Conakry est-il véritablement engagé à retrouver les personnes disparues ? Rien n’est moins sûr, sachant que le témoignage de Mohamed Cissé – libéré après avoir été arrêté avec Foniké Mengué et Billo Bah – décrivant leur itinéraire et citant les responsables militaires impliqués, n’a motivé aucune action judiciaire.

Aussi prompte à diligenter des enquêtes contre les voix critiques de la junte au pouvoir, la justice se montre d’autant plus laxiste lorsqu’il s’agit d’affaires impliquant les dirigeants actuels ou leurs soutiens. Cette attitude révèle un “deux poids, deux mesures” qui a atteint son paroxysme avec le cas du préfet de Kankan, Kandja Mara, qui a proféré des menaces de mort à quiconque brûlerait les effigies du général Doumbouya. “Il partira comme l’autre,” a-t-il déclaré, faisant allusion au Dr Dioubaté, mort en détention. Aussi graves que peuvent être des tels propos, l’auteur bien que récidiviste n’a fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire.

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