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Des scènes de violences ont été enregistrées ce lundi 8 décembre 2025 dans de nombreuses écoles privées de Conakry. Cette situation est due à un mouvement de colère d’élèves du secteur public, qui sont allés attaquer ces établissements et empêcher le déroulement des cours.
Une semaine après son déclenchement, la grève des enseignants lancée par les syndicats SNE et FSPE entre dans une nouvelle phase. Si jusque-là ses effets se limitaient aux écoles publiques, ils s’étendent désormais au secteur privé. Ce lundi, des établissements scolaires privés de Conakry ont été contraints d’arrêter les cours par des élèves du secteur public, mécontents de l’absence de leurs professeurs en classe. C’est le cas notamment du Groupe Hadja Bilguissou Diallo, situé non loin du rond-point Cosa. Selon le proviseur de l’établissement, Elhadj Mamadou Cellou Diallo, les cours se déroulaient normalement lorsqu’ils ont été surpris par une pluie de cailloux.
« Moi, j’étais en visite de classes, les professeurs étaient en train de dispenser les cours lorsque soudain, on a entendu du bruit. J’ai regardé à travers le balcon, j’ai vu un groupe d’élèves en kaki et en bleu-blanc qui passait. Ce sont eux qui ont jeté des cailloux sur notre école, ils ont même cassé le pare-brise de ma voiture. Alors ça a créé un tohu-bohu, tous les élèves sont sortis des classes. Mais je leur ai dit de rentrer dans les classes jusqu’à ce que le la situation se calme, ils vont rentrer à la maison. Et c’est ce qui fut fait. Dès que le calme est revenu, on les a libérés », a-t-il expliqué.
Ce responsable éducatif exprime une grande inquiétude face à cette situation. Car, il ne sait pas si les attaquants ne vont pas récidiver dans les prochains jours. « Aujourd’hui, on a perdu 4 heures de cours, on ne sait pas ce qui se passera demain. Donc, on est vraiment inquiets, parce que ce genre de perturbations va forcément avoir un impact sur la progression des programmes. Et ce n’est pas dans la violence qu’on va trouver une solution au problème. Il faut que le gouvernement et les syndicats de l’éducation s’entendent pour que les cours puissent se dérouler normalement ».
À l’école dirigée par Elhadj Mamadou Cellou Diallo, les cours ont été arrêtés à 10 h du matin. Au Groupe scolaire Sansy Kaba Diakité de Gbessia, ils se sont poursuivis jusqu’à 12 h. C’est à ce moment-là que les protestataires sont arrivés sur les lieux.
Boundjamine Conté, directeur des études du Groupe scolaire Sansy Kaba Diakité« Ce matin, nous avons appris qu’il y avait des jets de pierre dans certaines écoles en lien avec la grève de l’intersyndicale de l’éducation. Mais on a gardé la sérénité et on a poursuivi les cours, en espérant que le mouvement n’allait pas arriver ici. Malheureusement, à partir de midi, un groupe d’élèves est venu nous attaquer, ils ont jeté beaucoup de cailloux sur notre école. On a eu très peur parce que nous avons des élèves de la maternelle à la terminale, donc il y avait beaucoup d’enfants ici », a indiqué Boundjamine Conté, le directeur des études de cette école.
S’il se réjouit qu’il n’y ait pas eu de blessés ni de dégâts importants, M. Conté condamne ces attaques visant des établissements scolaires. « Nous déplorons vraiment cette situation et nous invitons tout le monde à la prise de conscience. Ce n’est pas normal de venir jeter des pierres dans un établissement scolaire où il y a de nombreux enfants. Nous appelons le gouvernement et l’intersyndicale de l’éducation à se retrouver pour négocier et conclure quelque chose, qui sera à l’avantage de l’école guinéenne et de l’avenir de nos enfants », a-t-il sollicité.
Depuis le 1er décembre dernier, les cours sont fortement perturbés dans les écoles publiques de Guinée en raison de la grève déclenchée par le Syndicat national de l’éducation (SNE) et la Fédération syndicale professionnelle de l’éducation (FSPE). Les deux organisations ont rejeté le protocole d’accord signé la semaine dernière entre le gouvernement et le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), appelant les enseignants à rester à la maison jusqu’à ce que les autorités acceptent de faire face à leurs revendications.
Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com
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