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À propos de la libération du capitaine Moussa Dadis Camara, c’est toujours la croix et la bannière pour obtenir des réactions sur le plan local. Mais pendant ce temps, l’international s’en fait l’écho. Dans un post sur son compte X, l’ancien ministre malien de la justice déclare ne pas se reconnaître dans la décision du général Mamadi Doumbouya
« Cette décision, bien que souveraine en apparence, souffre d’un manque flagrant de cohérence. Le capitaine MDC, chef de l’État au moment des faits ayant conduit à son jugement, ne représente pas seulement un individu, mais incarne tout un système de gouvernance. Ce système a jugé et condamné des hommes. Dès lors, il est difficile de concevoir qu’un chef militaire, aujourd’hui à la tête de l’État, puisse gracier un ancien chef militaire sans étendre cette clémence aux subalternes, qui n’ont agi que sous des ordres, qu’ils soient explicites ou implicites », a-t-il réagi.
Mamadou Ismaïla Konaté puisque c’est de lui qu’il s’agit, relève un paradoxe entre le sort réservé aux victimes dans cette affaire et le traitement de faveur qui est en train d’être accordé aux condamnés.
« Par ailleurs, les victimes de ces actes qu’il s’agisse de personnes tuées, blessées ou rendues invalides demeurent dans l’oubli. Qu’elles soient sous terre ou parmi nous, elles, tout comme leurs ayants droit, n’ont reçu à ce jour aucune forme d’indemnisation, ni directe ni indirecte. Pendant ce temps, leurs bourreaux voient leur situation rétablie dans un laps de temps extrêmement court, entre les faits, le jugement et une hypothétique réparation des préjudices subis. Comment ne pas y voir une grâce sélective, soigneusement orchestrée ? Une grâce qui semble n’avoir pour but que de préparer un festin militaire à venir, où personne ne manquerait à l’appel, en Guinée », a-t-il poursuivi.
Pour l’avocat, l’objectif semble clair : « transformer un chef militaire putschiste en un véritable chef d’État, légitimé à la tête du pays. Une situation qui rappelle tristement « En attendant le vote des bêtes sauvages » », a-t-il conclu avant de souhaiter bonne fête à ses frères et sœurs de Guinée.
Sékou Diatéya