Dabola: Habib Thiam, révolutionne la culture maraîchère en promouvant l’approche SHEP

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Dans le cadre d’une agriculture commerciale, l’approche « Smallholder Horticulture Empowerment and Promotion » (SHEP) qui signifie « Autonomisation et Promotion des Petits Exploitants Horticoles » pourrait bientôt être expérimentée en République de Guinée.

Cette approche née dans la corne de l’Afrique se donne comme tâche, I’amélioration technique de l’Agriculture et se distingue par la connaissance permanente du marché et l’établissement de liens étroits entre les agriculteurs et les autres acteurs du marché des produits agricoles.

Cette approche consiste à passer de la posture « produire et vendre » à celle de « produire pour vendre ». D’où le slogan : une agriculture orientée vers le marché. 

Peu avant sa nomination dans les mêmes fonctions à Boké, le Directeur préfectoral de l’agriculture et de l’élevage de Dabola était sur le terrain avec son équipe pour constater l’évolution de la culture maraîchère à Dabola.

Une opération entamée par le secteur Noumèssorya où un maraîchage appartenant au groupement « Tou-la sabaty », appuyé par l’ONG COLUFIFA est en gestation.

Membre dudit groupement, Safiatou Tall, salue la mise en liaison de l’approche SHEP et remercie la direction préfectorale de l’agriculture.

« Aujourd’hui, grâce à la mise en liaison des commerçants et nous producteurs par l’approche SHEP, nous nous sentons très bien. Nous revendons nos produits à moindre coût et nous gagnons tous. Parfois même c’est dans nos champs que les commerçants viennent s’approvisionner en produits maraîchers. Nous remercions beaucoup la direction préfectorale de l’agriculture et de l’élevage de Dabola. Aujourd’hui, nous parvenons à subvenir à nos besoins et à ceux de nos enfants. Grâce à SHEP, nos produits ne sont plus victimes de mévente ou de pourriture. Toutefois, nous sollicitons de la formation auprès de SHEP », a-t-elle lancé. 

Abdoulaye Mara est marchand de produits maraîchers à Dabola. Grâce à l’approche SHEP, il dit s’approvisionner convenablement en produits.

« Avant, on importait les produits maraîchers du Mali ou de Siguiri. Mais de nos jours, avec l’approche SHEP et l’appui de la direction préfectorale de l’agriculture et de l’élevage de Dabola, nous sommes encouragés à aller vers les producteurs. Donc c’est dans ce cadre que le projet nous a mis en contact avec les producteurs. Au début de la campagne de semis, on fait un contrat de production-vente avec les producteurs avec un prix fixe. Là, c’est déjà une garantie et cela nous aide beaucoup. Avec l’importation, le temps de livraison est long et il y a beaucoup de tracasseries sur la route. C’est ce qui rendait les produits très chers sur le marché. Il faut que la DPAE soit accompagnée pour que la culture maraîchère prenne de l’ampleur à Dabola ».

Président de l’ONG COLUFIFA, Sory Camara accompagne techniquement des groupements spécialisés dans la production maraîchère.

« En tant que ONG, nous sommes là pour accompagner les groupements techniquement et matériellement. Cela,  grâce à l’approche SHEP qui a créé un partenariat entre les commerçants et les producteurs. La culture maraîchère était de moins en moins pratiquée à Dabola. Mais aujourd’hui grâce à la DPAE, le maraîchage s’intensifie à Dabola. J’invite les groupements à être toujours avec une ONG technique pour les accompagner ».

En supervision sur le terrain pour faire un constat, Habib Thiam se réjouit de l’extension de la culture maraîchère.

« L’année dernière, j’ai été honoré par le plaisir qu’a pu avoir notre ministre Félix Lamah lors de son passage dans notre site maraîcher. Suite à cela, il y a eu beaucoup de soutien et de motivation du département dans le secteur du maraîchage. À mon arrivée, le marché de Dabola était ravitaillé par Siguiri et souvent même par le Mali en produits maraîchers. Le panier de la ménagère était excessivement cher. L’équipe de la DPAE a œuvré à favoriser la production maraîchère permettant de ravitailler le marché de Dabola par des produits locaux et à des coûts très bas. C’est ainsi que nous avons apporté des nouvelles techniques aux producteurs en les accompagnant par des intrants de qualité et en les donnant des conseils adéquats. Au jour d’aujourd’hui, je me réjouis de voir que partout à Dabola l’extension de la production maraîchère devient de plus en plus une réalité. Notre site d’expérimentation a permis aux producteurs de s’inspirer des différentes techniques d’irrigation. Aujourd’hui à travers l’approche SHEP, nous sommes parvenus à mettre en contact les producteurs maraîchers et les commerçants », a indiqué le désormais ex directeur préfectoral de l’agriculture et de l’élevage de Dabola.

Au secteur Boussoura dans la commune urbaine, un groupement dénommé « Benkoma » fait la culture d’oignons et de tomates. M’balou Camara est membre dudit groupement.

« Au départ, nous cultivions du piment et de l’aubergine. Mais aujourd’hui, grâce à la mise en liaison de l’approche SHEP, nous cultivons de l’oignon qui nous est très rentable. Les vendeurs de nos produits viennent faire la commande avant même la récolte. Aujourd’hui, notre besoin majeur cest l’eau. Nous sollicitons de l’aide à cet effet. »

Cet impressionnant potager force l’admiration du DPAE Habib Thiam. Il se dit satisfait : « C’est un constat satisfaisant que nous faisons. La mise en relation entre les producteurs et les marchands de légumes permet aux producteurs de faire différentes sélections de produits en fonction de leur ambition. Ce potager d’oignons dans lequel nous sommes est vraiment une réussite car l’oignon est toujours importée d’ailleurs. Nous ne pouvons que les encourager et essayer encore d’accroître la production pour qu’on puisse arrêter l’importation d’oignon à Dabola. »,

A Douwoulen dans le quartier PK2, Mamady Sacko travaille sur un vaste potager qu’il a aménagé et équipé. Là, il cultive l’aubergine, le piment et des orangers.

« SHEP Guinée m’a beaucoup aidé dans mon potager ici. Il m’a mis en rapport avec des marchands qui viennent régulièrement s’approvisionner chez moi ici. Notre combat aujourd’hui, c’est de faire en sorte qu’aucun produit maraîcher ne soit importé d’ailleurs pour Dabola. Mais, que tout soit produit sur place. Je remercie le DPAE qui ne cesse de m’accompagner dans mon projet. J’ai sérieusement besoin d’appui pour mieux faire », a-t-il laissé entendre.

Sur le site d’expérimentation de la direction préfectorale de l’agriculture et de l’élevage de Dabola où la tournée fut clôturée, contrairement à l’année dernière, plusieurs types de cultures sont envisagées cette année a annoncé le DPAE adjoint de Dabola.

« Nous avons préservé ce site pour l’expérimentation des cultures et des techniques d’aménagement. L’année dernière nous avons expérimenté le gombo qui a bien donné et qui a été un ouf de soulagement pour les populations car le prix du gombo a baissé sur le marché. Cette année, nous allons utiliser le système d’écoulement gravitaire. Nous avons compartimenté le site: une partie réservée pour la culture du piment, une autre pour le gombo, une pour le concombre et le reste pour la culture du maïs. Nous invitons la population de Dabola à accepter de se mettre au travail. La culture maraîchère est la plus rentable. Les produits qui viennent d’ailleurs coûtent chers alors que nous avons des potentialités pour les produire ici. Le projet SHEP veut encourager l’agriculture commerciale, rapprocher la production au marché », soutenu Aboubacar Fanta Keïta.

À noter qu’après cette tournée, le lundi 03 mars 2025, Habib Thiam, directeur préfectoral de l’agriculture et de l’élevage à Dabola a été nommé dans les mêmes fonctions à Boké.

Mamadou Sagnane 

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