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Les débats dans l’affaire opposant le parquet spécial de la CRIEF à l’honorable Amadou Damaro Camara, ancien président de l’Assemblée nationale, se sont poursuivis hier lundi 8 juillet 2024, avant d’être renvoyés au 10 juillet pour la communication des pièces concernant les biens ayant fait l’objet de saisie pénale dans cette procédure.
Dès l’entame, il a d’abord été question de débattre à nouveau des pièces comptables versées à la Chambre de jugement concernant l’utilisation des quinze milliards de francs guinéens, ainsi que des différents biens de l’ancien président de l’Assemblée nationale.
Pour ce faire, dame Aïssatou Diallo, trésorière de l’Assemblée nationale, était de nouveau à la barre pour être interrogée sur les « contradictions » constatées entre les chèques bancaires et les factures fournies lors de son premier témoignage.
Quant aux biens immobiliers situés notamment à Matoto, Sonfonia, Kérouané, Damaro, Monchon ou encore à N’Zérékoré, dont le prévenu dit ne pas être propriétaire de la plupart, le juge Yagouba Conté a demandé au prévenu de prouver ses déclarations. « Vous devez nous fournir des pièces qui montrent que vous n’êtes pas le propriétaire de ces biens. C’est par rapport à l’accusation d’enrichissement illicite », a-t-il indiqué.
Le prévenu estime cependant qu’il n’y a aucun rapport entre ces biens et la présente procédure. Arguant qu’il a quitté la fonction publique il y a 39 ans. »La maison de Sonfonia a été achetée par ma première femme depuis 2000. J’ai acheté ma maison de Matoto en 1993. À Kérouané, Damaro et N’Zérékoré, ce sont des concessions familiales. Je ne vois pas l’opportunité de cette demande. Surtout qu’au village, il n’y a pas de titre foncier. […] J’ai deux comptes bancaires. Un à la Vista-Gui avec 2 000 000 de francs guinéens, un autre à UBA avec 350 millions de francs guinéens. Même si le Parquet spécial m’avait accusé d’être le principal actionnaire d’ECOBANK ».
Le juge Yacouba Conté a également ordonné aux banques UBA Guinée et Vista-Gui (ancienne Bicigui) de communiquer à la Cour les relevés bancaires du prévenu.
La défense estime que cela prouve que le parquet spécial et la partie civile n’ont aucun élément de preuve contre son client.
« Par conséquent », accuse Me Santiba Kouyaté, le parquet tentent par ses demandes de faire traîner le dossier
»[…] On ne peut pas emprisonner quelqu’un et se mettre à chercher des preuves. Toutes ces manœuvres, c’est pour continuer à le garder en prison », a dénoncé l’avocat.
L’instruction définitive étant à la barre, comme réclamé par le Procureur spécial Aly Touré, le juge a renvoyé l’affaire au 10 juillet, pour la suite des débats avec les différentes pièces demandées.