Cour d’Appel de Conakry : un symposium organisé en mémoire de l’ancien président de la Cour des Comptes

Un dernier hommage a été rendu à feu Fodé Kanté, ancien président de la Cour des Comptes. Un symposium a été organisé ce vendredi, 4 avril 2025 à l’esplanade de la Cour d’Appel de Conakry.

Magistrats, greffiers, avocats, huissiers, notaire, présidents d’institutions républicaines, membres du gouvernement,parents, amis et collaborations tous se sont mobilisés à cet effet pour saluer la mémoire du défunt.

Teintés de pleine d’émotion, les témoignages des personnalités qui se sont relayés au pupitre ont fait état d’un magistrat qui a le sens d’écoute, de rigueur, un fidèle serviteur de l’Etat et professionnel.

Le président de l’Association des Magistrats de Guinée, Mohamed Diawara, a au nom de ses collègues livré un message de compassion avant de parler des valeurs qu’a incarné le défunt.

« C’est avec le cœur lourd et l’âme profondément meurtrie que nous nous réunissons aujourd’hui pour rendre un dernier hommage à un homme d’exception, un magistrat d’honneur, un serviteur infatigable de l’État : Monsieur Fodé Kanté, Premier Président de la Cour des comptes, rappelé à Dieu le 29 mars 2024 à Paris, dans la dignité et le silence qui ont toujours accompagné son engagement. La perte que nous pleurons aujourd’hui dépasse celle d’un homme. Elle est celle d’un repère, d’un pilier, d’une conscience morale pour notre institution. Elle est aussi celle d’un guide éclairé pour notre Nation. Monsieur Fodé Kanté incarnait l’exigence dans l’engagement, la rigueur dans la pensée, la probité dans la conduite et la loyauté dans le service public.À la tête de la Cour des comptes, il a élevé cette institution à un niveau d’intégrité et de respect unanimement reconnu. Dans un environnement souvent marqué par l’incertitude, il a su maintenir le cap de l’indépendance, de la transparence et de la légalité. Sa voix, calme mais ferme, portait les principes de la bonne gouvernance. Son regard, lucide et bienveillant, savait distinguer l’essentiel du superflu, le juste de l’accessoire.Homme de principes, discret mais déterminé, il a consacré toute sa carrière à faire triompher la vérité, en toutes circonstances.Mais au-delà du magistrat d’exception, Mesdames et Messieurs, nous pleurons aujourd’hui un homme de cœur. Un homme qui savait écouter, accompagner, encourager. Un homme qui, derrière une rigueur apparente, révélait une profonde humanité. Ceux qui ont eu le privilège de travailler à ses côtés garderont à jamais le souvenir d’un homme intègre, juste, et profondément attaché à l’État de droit », témoigne t-il.

Avant d’occuper les fonctions de président de la Cour des Compte, feu Fodé Kanté a exercé sa carrière de magistrat dans différentes juridictions du pays avant de se rendre à l’international précisément à la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires, basée à Abidjan en Côte d’Ivoire.

« Son passage dans cette institution en tant que juge a laissé une emprunte », révèle Me Joachim Gbilimou, son représentant à cette cérémonie funèbre.

Pour le grade des sceaux,ministre de la justice,feu Fodé Kanté à été plus qu’un collaborateur,mais un ami. Et sa disparition laissera forcément un vide difficile à combler au sein de la famille judiciaire guinéenne.

Yaya Kairaba Kaba a aussi mis l’occasion à profit pour exprimer à la famille épleurée,la compassion des autorités guinéennes au plus haut niveau.

« Mesdames et Messieurs, je tiens à souligner, avec gravité et émotion, que Fodé Kanté était un proche collaborateur et au-delà un ami que je connais depuis de longues années. Sa disparition dépasse ainsi le cadre purement institutionnel: elle est une perte intime, douloureuse, une blessure dans mon cœur et dans notre histoire professionnelle commune. Son œuvre, son sens du devoir, son intégrité resteront à jamais un repère pour les générations futures. Comme le disait le Juge Giovanni Falcone, grand magistrat italien tombé au service de la justice : « Les hommes passent, les idées restent et continuent à marcher sur les jambes d’autres hommes>> Fodé Kanté nous a légué ses idées. À nous de continuer le chemin. Au nom de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Général Mamadi DOUMBOUYA, au nom de Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Amadou Oury BAH, au nom du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, au nom du Gouvernement en mon nom personnel, j’adresse à la famille de feu Fodé Kanté, à ses collègues, mes proches, ainsi qu’à tous ses condoléances les plus attristées et les plus sincères. Puisse le Tout-Puissant Allah l’accueillir en Sa miséricorde et lui accorder le repos éternel. Repose en paix, cher Fodé Kanté. Que ton œuvre perdure et continue d’inspirer la justice », implore t-il.

Entouré de ses frères et soeurs, Maître Aboubacar Sidiki Kanté, fils aîné du défunt a tenu à rappeler les souvenirs retenus par chacun d’eux de leur feu papa. En leurs noms et celle de la famille, il a exprimé toute leur reconnaissance au peuple de Guinée à leur tête la Chef de l’Etat pour l’affection qu’on leur a témoigné depuis le jour du décès de leur feu père le samedi, 29 mars 2025.

« Le Général Mamadi Doumbouya, Chef de l’État, Chef Suprême des Armées, l’a nommé à la tête de l’une des institutions essentielles créées par la Charte de la Transition. C’est donc tout naturellement que nous remercions en premier lieu Son Excellence Monsieur le Président de la République, le général Mamadi Doumbouya, chef de l’État, chef suprême des armées. Hier, la famille a été profondément honorée et soulagée par la présence de Monsieur le ministre secrétaire général à la présidence, le général Amara Kamara, ainsi que de Monsieur le garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, des membres de la Cour des comptes mobilisés depuis ton décès, des amis, des alliés, des magistrats, la famille judiciaire, qu’ils en soient tous remerciés. »

Né le 20 février 1957 à Kouroussa, feu Fodé Kanté s’en va en laissant deux épouses et 10 enfants.

Saidou Lébêré

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