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Récemment, j’ai eu un échange avec l’ancien ministre d’Etat, Tibou kamara, réputé connaître l’histoire politique de notre pays et qui, avant d’être au devant de la scène et projeté à la lumière des projecteurs, a eu la chance d’évoluer dans l’ombre des grandes figures ayant marqué ces dernières années la vie publique nationale. Dans notre entretien informel et à bâtons rompus, des noms de plusieurs personnalités encore en vie ou aujourd’hui disparues, sont revenus, sans cesse : le Général Lansana Conté, Bah Mamadou, Cellou Dalein Diallo, Général Sekouba konate, Kassory Fofana, capitaine Dadis Camara, Sidya Touré, bien d’autres encore et bien sûr Professeur Alpha Condé qu’il qualifie, volontiers, de « roseau qui plie mais ne rompt pas », « d’homme, très persévérant dans l’effort et obstiné dans ses convictions, que » l’on peut croire battu parfois comme pour le coup d’Etat contre lui, mais qu’on aura toujours tort de considérer comme vaincu ».
Dans la galerie des portraits, je me permets d’évoquer en premier lieu les propos relatifs à Cellou Dalein Diallo , en espérant ne pas trahir un secret ni une confidence, auquel cas, je plaiderai, humblement, coupable, et demanderai pardon d’avoir privilégié l’intérêt du témoignage au caractère personnel et privé de notre conversation.
Je cite , Tibou Kamara: » Deux tares minent profondément les Hommes, et finissent toujours par causer la faillite des sociétés et la ruine des pays et États: d’une part, l’instinct irrépressible de violence dicté par le besoin de survie, l’emprise de l’orgueil ou l’effet des émotions serviles comme la furie de l’orgueil , l’ire des vexations, d’autre part, la tentation morbide de vengeance suscitée par les récriminations, les ressentiments, les stigmatisations, les inégalités, les discriminations, les exclusions, les colères, les révoltes, les soulèvements populaires, les exclusions, le sentiment d’infériorité, le complexe de supériorité et de nombreuses autres infirmités et lacunes inhérentes à la condition humaine. L’un et l’autre penchant se nourrissent de la haine qui consume l’âme, des pulsions et des passions qui altèrent la raison et obstruent le discernement.
Cellou Dalein Diallo est le seul que je connais sur l’échiquier politique national qui ne soit pas rancunier ni vindicatif. Vous pouvez l’offenser et l’insulter, il vous pardonnera , vous pouvez le combattre et trahir, il vous excusera, vous pouvez le tricher et léser, il ne vous en voudra pas, vous pouvez le frustrer et contrarier, il oubliera. C’est un homme foncièrement bon dont le tempérament prête à rassembler, la nature incline à concilier et réconcilier. C’est pourquoi, il a du mal à être un politique cynique, un adversaire farouche, un compétiteur impitoyable, sans états d’âme ni vergogne.
Il doute que la fin justifie les moyens mais reste convaincu que pour gouverner et diriger un pays, il est indispensable d’avoir des scrupules et une éthique et d’être animé aussi d’un sentiment hautement patriotique.
Mais, attention, si l’homme ne change pas et reste constant dans ses principes exigeants et valeurs contraignantes, cependant, il a énormément évolué dans sa perception de la chose politique et le jugement qu’il avait des hommes et de la société : les innombrables épreuves traversées , humainement, l’ont endurci et rendu meilleur. Les différentes trahisons subies, lui ont ouvert les yeux et l’esprit plus encore, lui ont apporté plus de lumière, de clarté et de lucidité, ont augmenté sa vigilance et renforcé sa clairvoyance politique et sa combativité personnelle. Il est mieux préparé qu’au début de son engagement à faire et pratiquer la politique dans ses multiples dimensions et toutes ses complexités. Il connaît davantage la nature humaine dans beaucoup de ses imperfections et peut sans doute aussi prétendre avoir plus de coffre que par le passé pour réunir des hommes et des femmes de différents horizons pour bâtir quelque chose ensemble dans le respect des opinions et idées de chacun, de tous les courants de pensée.
Un profil intéressant pour recoller les morceaux dans un pays déchiré, panser les blessures dans les cœurs, aider à surmonter les frustrations et rancœurs, accumulées tout au long d’une histoire mouvementée, tourmentée, parfois chaotique, durant le parcours tâché de sang et jonché de cadavres d’une nation, régulièrement, outragée, trahie, confinée dans les conflits inutiles et les vaines tensions.
Dieu seul et le peuple souverain de Guinée pourront faire la part des choses et trancher à propos de son destin présidentiel depuis des années en marche. En attendant, il faut saluer ses exploits politiques et retenir qu’il a marqué les annales électorales au cours du processus démocratique du pays. « fin de citation.
Un témoignage bouleversant.
A bientôt, pour le prochain épisode des témoignages, si Dieu le veut bien.