Manque de poste de santé à Kouliardou (Kérouané) : « Des femmes accouchent en cours de route », déplore Namassa Konaté

Kouliardou, l’un des 22 districts relevant de la sous-préfecture de Banankoro, dans la préfecture de Kérouané, traverse une crise sanitaire particulièrement préoccupante. Ce village, isolé et dépourvu de réseau téléphonique, ne dispose d’aucune structure de santé. Un vide infrastructurel rend l’accès aux soins extrêmement difficile pour les plus de 2 000 habitants de cette localité, rapporte Guineematin.com à travers son envoyé spécial.

Pour se faire consulter ou recevoir les soins les plus élémentaires, les habitants de Kouliardou sont contraints de parcourir environ 20 kilomètres, souvent à moto et sur des pistes dégradées, pour atteindre Banankoro. Cette situation génère des coûts financiers importants, mais surtout met en danger des vies humaines. Les évacuations d’urgence, notamment en cas de complications obstétricales ou de maladies graves, se transforment en trajets périlleux qui compromettent la santé des malades.

Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, l’absence de poste de santé prive les villageois d’un suivi médical régulier et favorise la propagation de maladies évitables. Oumar Konaté, l’un des ressortissants du village, explique les efforts entrepris par la communauté pour tenter de trouver une solution à cette situation.

Oumar Konaté, habitant de Kouliardou

« Nous avons entrepris des démarches pour pouvoir construire un poste de santé. Nous avons même acheté des tôles, nous avons également trouvé du bois. Mais nous n’avons plus les moyens d’en construire. Nous sommes dans l’obligation d’accompagner les malades à Worokoro où à Kérouané. Il n’y a pas de poste de santé chez nous ici. Cela nous fatigue énormément. Les femmes enceintes souffrent beaucoup », confie-t-il.

La situation est particulièrement dramatique pour les femmes et les enfants. Namassa Konaté, porte-parole des femmes de Kouliardou, décrit un quotidien fait d’angoisse, de souffrance et de pertes humaines.

Namassa Konaté, porte-parole des femmes de Kouliardou

« Nous n’avons pas de poste de santé. Les enfants sont nombreux. Les femmes qui accouchent sont nombreuses. Les femmes enceintes qui se plaignent de douleur profonde sont transportées sur la moto pour Banankoro. Beaucoup de femmes accouchent en cours de route. Il n’y a pas de médicaments contre les maladies ici. Pour toute personne qui tombe malade, il faut se rendre à Banankoro. Des personnes trouvent la mort pour faute de structure de santé. Les autorités n’ont qu’à nous aider. Il y a de multiples maladies et nous avons beaucoup d’enfants. Tout ce que l’être humain fait dépend de la santé. Si tu n’es pas en bonne santé, tu ne peux rien faire », déplore-t-elle avec insistance.

Face à l’urgence et à la détresse qui frappent Kouliardou, les populations appellent les autorités locales, régionales ainsi que les organisations de la société civile à agir rapidement. La construction d’un poste de santé, la dotation en équipements médicaux et l’affectation de personnels qualifiés constituent des mesures prioritaires pour garantir un accès minimum aux soins et prévenir les drames récurrents.

Depuis Kérouané, Kaïn Naboun TRAORÉ envoyé spécial de Guineematin.com

Tel : (+224) 621144891

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