Condamnation d’Aliou Bah: « Ça veut dire que quiconque est critique à l’égard du pouvoir, on t’enverra en prison » (Dr Faya)

La condamnation du président du parti MoDeL à deux ans de prison pour offense et diffamation contre le chef de l’État ce mardi, continue d’être commentée dans le milieu politique. Le président du Bloc Libéral dit être déçu de la décision rendue par le tribunal correctionnel de Kaloum.

« Entendre la décision du juge du tribunal de première instance de Kaloum contre le président du MoDeL en tant que Guinéen, je me sens couvert de honte de savoir qu’en Guinée, la justice n’est pas capable d’être indépendante. Il est clair que la justice dans notre pays est en train d’attendre une autre occasion pour faire le mea culpa devant le peuple, s’excuser de n’avoir pas été capable d’exercer son indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif. C’est vraiment une honte », a fustigé Dr Faya Millimono.

Toutefois, l’acteur politique invite Aliou Bah à la sérénité dans cette mésaventure.

« Je dis à Aliou, courage. Je sais que ses avocats l’ont dit. Ils vont faire appel. Et il doit savoir qu’il a notre soutien. Il a notre soutien indéfectible. Et nous l’invitons à avoir le courage, à garder le moral. C’est un combat de longue haleine. Nous sommes en train de vivre aujourd’hui un recul très dangereux. Aujourd’hui, ce sont les hommes politiques qui sont visés.  Mais avant les hommes politiques, c’était d’abord les médias. C’est pourquoi les médias les plus écoutés n’émettent plus dans notre pays depuis bientôt un an », a-t-il rappelé.

Dr Faya Millimono croit savoir que derrière la condamnation de son ancien collaborateur, il y a un message qui est envoyé.

« C’est dire que quiconque a un point de vue différent ou est critique à l’égard du pouvoir en place, on t’enverra en prison. C’est ce que ça veut dire. Et ça, c’est un recul aussi bien sur le plan des droits et des libertés, mais aussi sur le plan de la démocratie. En fait, c’est comme si toutes les luttes qui ont été menées depuis l’accession de ce pays à l’indépendance, on est en train de les réduire aujourd’hui à néant », regrette le président du BL.

Sékou Diatéya