Conakry : un féticheur aux arrêts après avoir subtilisé le sexe d’une dizaine de jeunes gens à Kénien

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La célébration d’un mariage a viré au drame dans la nuit du samedi, 13 mai 2023, au quartier Kénien, dans la commune de Matam. Plusieurs jeunes gens ont perdu l’usage de leurs appareils génitaux lors d’une soirée dansante (Faré-gnâkhi) organisée à l’occasion d’une cérémonie de mariage. Un féticheur est accusé d’avoir subtilisé les appareils génitaux d’une dizaine de personnes. Le dossier est aujourd’hui confié à la gendarmerie, a appris sur place Guineematin.com ce mardi, 16 mai 2023, à travers un de ses reporters.

Mamadouba Bangoura, une des victimes, est revenu sur les détails de sa mésaventure lors de cette fameuse soirée. « C’était à l’occasion d’un mariage, le samedi, lorsque tout le monde était dans cette ambiance que le charlatan est venu nous demander de lui accorder un temps pour faire ses démonstrations. Mais, nous avons dit niet, puisque ce n’est pas lié à notre danse traditionnelle. Mais après que les aînés ont plaidé, nous avons finalement cédé. Après le charlatan a commencé sa démonstration à travers plusieurs actes en se coupant sa propre langue avec un couteau et des lames qu’il possédait. Après, il demande qu’on lui apporte du sable qu’il va manger pour le faire sortir dans le ventre de quelqu’un d’autres. Il a commencé à manger le sable, mais un jeune était arrêté là, il ne croyait pas à ce que faisais le charlatan. Le jeune lui a dit qu’il ne faisait que mentir. Irrité, le féticheur va demander à ce que notre ami se présente ; sinon, il va lui faire du mal et a menacé de faire disparaître le sexe du jeune. Mais, le jeune n’a pas osé se présenter », dit Mamadouba Bangoura.

Poursuivant, notre interlocuteur dira que le féticheur va finir par découvrir celui qui avait mis en doute sa maîtrise de la sorcellerie. « Après, il a commencé à faire des gestes bizarres avant de déchirer un pagne usé qu’il a mis dans son pantalon avant de le faire ressortir pour le jeter par terre. Dès qu’il a soufflé, celui qui a contesté sa magie a été contraint de s’auto-dénoncer et d’annoncer que son sexe a disparu. Le Simbo lui a dit qu’il faut payer 100.000 GNF pour qu’il ramène le sexe en question. On l’a supplié, il a refusé. Nous avons cotisé pour lui remettre l’argent. Il a dit qu’il a réglé le problème. Mais vers 23 h, notre ami est venu nous faire comprendre que son sexe ne fonctionne toujours pas, malgré la somme qu’on a collectée pour donner au Simbo. Le lendemain nous nous sommes rendu chez lui et il nous a demandé de lui donner de l’argent encore, et il a commencé à faire des incantations en nous touchant le corps. Sur le champ, il nous a donné de l’eau à boire et nous a dit d’attendre le résultat à 20h. Malheureusement, à cette heure indiquée, nos sexes ne fonctionnaient pas nous aussi. Nous sommes partis au commissariat pour porter plainte, mais il était tard. Ils nous ont demandés d’attendre le matin ».

Devant cette situation, Mamadouba Bangoura explique qu’ils ont porté plainte contre le féticheur. « Le lendemain, nous avons mobilisé des jeunes pour aller mettre la main sur le Simbo. Nous l’avons supplié d’enlever le mauvais sort qu’il nous a jetés. Il a répondu qu’il n’a pas le pouvoir de le faire. Il nous a dit de sacrifier 7 coqs rouges et un montant de 3 millions GNF par personne pour qu’il nous aide. Il est reparti. Etant pauvres, comment pouvons-nous faire face à de telles dépenses ? Nous essayons de l’appeler, mais son téléphone ne passait plus. Ils étaient 3, nous avons mis la main sur 2 d’entre eux. Nous sommes partis voir à l’hôpital ce qu’ils peuvent faire ; mais hélas, ils nous disent que la situation est grave, que nos sexes ne sont plus fonctionnels comme ça se doit. Nous sommes vraiment dans le besoin, que les gens nous viennent en aide, nous souffrons. L’’homme, c’est le sexe », a-t-il laissé entendre.

Pour finir, Mamadouba Bangoura sollicite l’aide du Colonel Mamadi Doumbouya. « Nous demandons au président de la transition de nous aider, car nous souffrons énormément. Notre sexe est devenu petit et ça ne fonctionne plus. Même pour uriner, c’est des problèmes. Nous sommes au nombre de 10 personnes qui se sont présentées, mais ça va au-delà », a-t-il indiqué.

Aboubacar Kapi Camara, chef quartier Kénien

Aboubacar Kapi Camara, chef du quartier Kénien, surpris de cette affaire qui fait couler d’encre et de salive, a fait savoir que le féticheur est dans les mains des autorités. « Ça nous a vraiment surpris. Vous avez entendu tout de suite l’intéressé parler, ça s’est passé entre eux. Ils ont pris le charlatan, ils l’ont emmené à la gendarmerie. Voilà notre problème. Ce n’est qu’au dernier moment que moi j’ai été informé… Je viens de la gendarmerie comme ça.  Le charlatan est là-bas, dans les mains de la sécurité. Je l’ai vu, il s’appelle Seydouba. Je lui ai demandé, il m’a dit que son maître est en train de travailler pour soigner les enfants. Qu’il paraîtrait qu’il a même soigné les gens. Quand il l’a, je lui ai dit que je ne peux pas prendre ça en compte. D’après lui, la famille doit amener les jeunes dans un coin discret et le maître va venir les soigner là-bas. C’est ce que Seydouba m’a rapporté. Mais les victimes sont à peu près au nombre de 10 », a dit le chef de quartier.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com 

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