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Après quatre années d’interruption, le Festival international de la bande dessinée « Bulles d’encre » a signé son retour vendredi dernier, 19 décembre 2025, au Centre culturel franco-guinéen (CCFG). Placée sous le thème « Simandou, ça va être doux pour tout le monde », cette 7ᵉ édition ambitionne de faire de la bande dessinée un outil de vulgarisation citoyenne autour de la vision Simandou 2040.
Présidée par le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, Moussa Moïse Sylla, la cérémonie de lancement a rassemblé des auteurs de bande dessinée venus d’Afrique et d’ailleurs, ainsi que de nombreux étudiants et jeunes créateurs guinéens. Le retour de Bulles d’encre se présente comme un espace d’expression, mais aussi comme un véritable levier d’éducation et de réflexion critique, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était à la cérémonie.
Moussa Moïse Sylla a indiqué que le choix de la bande dessinée comme canal de diffusion de la vision Simandou 2040 n’est pas anodin, soulignant qu’il s’agit d’un puissant outil d’éducation et de sensibilisation.
« Cette vision portée par le Président de la République, Son Excellence Mamadi Doumbouya, repose sur une volonté claire de rompre avec les modèles du passé pour bâtir une Guinée plus souveraine, plus juste et plus prospère. Simandou 2040 met l’accent sur la transformation locale, la création d’emplois, le développement des infrastructures, l’éducation et la formation de la jeunesse, afin que la richesse du sous-sol bénéficie réellement au pays et aux générations futures.
En intégrant ce thème dans la bande dessinée et la créativité artistique, le FIBEG contribue, de manière accessible, à rendre Simandou 2040 plus compréhensible et plus appropriable par tous, en particulier par les jeunes qui sont au cœur de la Guinée de demain. Quoi de mieux que la bande dessinée pour traduire nos espoirs, nos interrogations et nos ambitions communes ? La BD a ce pouvoir unique de rendre accessibles les grandes idées, de parler aux enfants comme aux adultes, de transformer des enjeux complexes en récits compréhensibles et porteurs de sens.
Dans un pays comme la Guinée, la bande dessinée est bien plus qu’un art : c’est un outil d’éducation, un moyen de sensibilisation, un pont entre les générations et parfois même une voie pour ceux qui n’en ont pas. Elle stimule l’imagination des enfants, développe leur esprit critique et ouvre de nouvelles perspectives aux adultes, en racontant notre société avec lucidité, humour et créativité, et surtout parce qu’il s’agit d’un langage non violent.
Moussa Moïse Sylla, ministre de la Culture, du Tourisme et de l’ArtisanatPermettez-moi, à cet instant, de rendre un hommage appuyé à un homme dont la détermination et la passion ont profondément marqué le secteur de la bande dessinée : Oscar, le promoteur de ce festival. Celui-là même qui a consacré et popularisé l’expression Folie Coco. Depuis des années, parfois dans l’ombre, souvent face aux difficultés, il s’est battu pour donner une âme à la bande dessinée en Guinée. Il a cru là où d’autres doutaient, il a persisté là où beaucoup auraient abandonné. Grâce à lui, la bande dessinée guinéenne existe, respire et progresse.
Je voudrais donc lui rendre hommage, mais également remercier du fond du cœur tous ceux qui l’ont accompagné. En ce jour de célébration, j’annonce que, pour l’année prochaine et les années à venir, une convention sera mise en place afin d’assurer un partenariat durable entre le ministère de la Culture et le Festival international de la bande dessinée », a-t-il souligné.
De son côté, Oscar Ben Barry, dessinateur de presse et auteur de bandes dessinées, a exprimé sa gratitude envers les autorités et les partenaires du festival. Il est revenu sur le bilan de l’événement depuis sa création en 2012.
Oscar Ben Barry, dessinateur de presse et auteur de bandes dessinées« Après une interruption de quatre ans, c’est aujourd’hui que Dieu a voulu que nous tenions cette septième édition. Merci à tous ceux qui ont rendu cela possible. Merci à Monsieur le ministre de la Culture, à l’ensemble de ses services, au directeur du Fonds de développement des arts et de la culture, ainsi qu’à tous les membres du gouvernement. C’est grâce à eux que ce festival a pu avoir lieu.
Créé en 2012, le Festival international de la bande dessinée a, depuis lors, organisé quinze ateliers de formation technique à l’intention des étudiants et des jeunes amateurs guinéens, contribuant à la création d’une dizaine d’emplois et de domaines d’activité. Il a également organisé six concours nationaux de dessin à travers la Guinée.
Nous avons invité 37 professionnels — auteurs de bandes dessinées, dessinateurs de presse, journalistes spécialisés et opérateurs culturels — pour partager leurs expériences avec les étudiants, élèves et amateurs de bande dessinée et de caricature. Le festival a participé à 32 éditions de bande dessinée et de presse en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient, dans les Caraïbes et en Amérique du Nord.
Nous avons préparé et parrainé cinq groupes de dessinateurs guinéens à des concours internationaux de peinture, de dessin, de jeux vidéo et de graffiti, avec succès. Nous avons également animé plus d’une dizaine de conférences et de cours dans des universités et institutions, pendant et après le festival.
Le Festival international de la bande dessinée encourage et favorise la formation et la promotion des filles et des femmes dans les métiers de la bande dessinée, du dessin de presse et de la caricature. Cela démontre que ce que nous faisons est concret : peu de théorie, mais des résultats visibles sur le terrain. Notre principal créneau reste la formation, car qui dit développement et progrès dit formation avant tout.
Nous avons toujours privilégié l’appui logistique pour la formation plutôt que les financements directs, convaincus que lorsque la compétence est acquise, les ressources suivent naturellement. Aujourd’hui, je vous présente ce bilan. Il est peut-être modeste, mais il est réel. Et merci d’avoir contribué à sa réalisation. À partir de maintenant, nous vous promettons de réaliser des choses extraordinaires dans ce pays. Grâce au soutien de nos partenaires, pour la première fois, de jeunes auteurs guinéens vont réaliser et dédicacer leurs propres ouvrages produits localement pendant ce festival. Nous avons également autoédité des bandes dessinées et des livres illustrés grâce à votre appui », a-t-il déclaré.
Pour sa part, John Grant Curtis, caricaturiste, a salué l’initiative et l’engagement des organisateurs, mettant en avant le caractère universel du dessin.
John Grant Curtis, caricaturiste« Je voudrais d’abord remercier Oscar et toute son équipe pour leur engagement constant en faveur du succès de Bulles d’encre. Je suis profondément honoré d’avoir été invité. La dernière fois que j’étais dans cette salle — et je crois qu’il n’y a pas de hasard — c’était pour célébrer Conakry, capitale mondiale du livre.
Le dessin que nous célébrons aujourd’hui est une dimension du livre à travers la bande dessinée, mais aussi une composante essentielle de la presse et un outil de prévention. Le dessin prend des formes extrêmement diverses. Monsieur le ministre, la culture est un véritable joyau en Guinée, et je suis heureux de constater les efforts consentis par l’État guinéen dans ce domaine, ainsi que l’appui de partenaires, notamment le Japon, pour renforcer le rayonnement de Bulles d’encre.
On parle souvent de l’universalité de la musique, mais il faudrait également évoquer celle du dessin. Sous des formes culturelles propres à chaque pays, le dessin demeure un langage universel capable de toucher chacun profondément. Ce n’est pas un hasard si nous avons ici des participants venus du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Mali, mais aussi d’Afrique du Sud et d’autres horizons.
Personnellement, si je connais mieux Venise, c’est parce qu’un jour j’ai lu Fable de Venise. Le dessin possède une puissance extraordinaire pour comprendre un pays. Je tiens à saluer Oscar et son équipe pour deux éléments essentiels : l’obsession de la transmission, notamment vers les plus jeunes à travers les concours et les écoles, et cette capacité à bâtir un réseau qui rayonne aujourd’hui à l’échelle internationale », a-t-il souligné.
Prosper Doré tire sa révérence : l’hommage posthume à un pote !
Ismael Diallo pour Guineematin.com
Tél. : 624 69 33 33
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