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En Guinée, nous sommes à quelques jours du début des examens scolaires au compte de la session 2024. Encadreurs, enseignants et élèves sont dans la ferveur et disent avoir tout mis en œuvre pour des examens réussis. Le Centre Sogué, situé au quartier Taouyah, dans la commune de Ratoma, est l’une des rares écoles spécialisée dans la formation des aveugles et malvoyants. Cette école présente un seul candidat malvoyant cette année au compte de l’examen d’entrée en 7ème année, en l’occurrence Émile Nema Gomou, âgé de 12 ans. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com ce mercredi, 29 mai 2024, la directrice du centre, Delphine Senya Zoumanigui, dit être confiante du niveau de préparation de son candidat.
Pour cette année 2024, un seul candidat sera présenté par le Centre Sogué des aveugles et malvoyants. Il s’agit de Émile Nema Gomou, âgé de 12 ans. Etant Malvoyant, il aura besoin de matériels spécifiques pour passer son examen. Une tablette braille et un pinceau pour écrire, ensuite des cubes et autres pour faire le calcul.
Pour ce centre, présenter beaucoup de candidats n’est pas évident, à en croire la directrice, madame Delphine Senya Zoumanigui.
« Cette année, on a qu’un seul candidat parce qu’on ne présente pas les candidats comme ça. C’est quand on sait que tu es à la hauteur, à travers les notes que tu as eues de la première année jusqu’en 6ème année qu’on te présente comme candidat à l’examen. Parce que là, le problème n’est pas ici. C’est quand l’enfant obtient son examen et il va dans les écoles intégratrices, c’est-à-dire avec des personnes voyantes. S’il n’est pas à la hauteur, cela peut-être un handicap majeur pour ses études. C’est pourquoi ici, on ne présente pas n’importe qui. On te prépare à beaucoup de choses avant de te présenter à l’examen. Ici, nous avons un cas spécifique, notre écriture est spéciale, c’est le braille, c’est une écriture en tactile. Donc, on leur apprend ça dès la première année. A chaque étape de l’évolution, il y a un plus sur sa formation. Et cette année, l’enfant est prêt, il peut passer son examen et nous avons le même programme que les enfants normaux, c’est-à-dire l’enseignement général », a-t-elle expliqué.
Par ailleurs, la directrice du centre Sogué a insisté sur l’importance de l’apprentissage de l’écriture braille. « La base de la formation chez nous, c’est pour que les enfants comprennent le braille, qu’ils apprennent à écrire et à lire le braille. Nous mettons un cachet spécifique sur ça. Par exemple, quand on veut noter les enfants, en écriture et en lecture, on peut facilement donner 8 ou 9 à un enfant. C’est en écriture ou en lecture, surtout en écriture parce que c’est qui va les aider à affranchir les cours, à pouvoir avancer dans les écoles intégratrices. Un non voyant qui va dans les écoles intégratrices, là-bas le professeur dicte les leçons et chez nous, il n’y a pas de tableau. Donc, l’enfant doit être rapide. Et si tu n’as pas maîtrisé le braille, tu ne peux pas être rapide en écrit. Donc, tu ne pourras pas tenir. Par exemple, en Français, il y a 26 lettres ; et en braille, il y a plus de 48 lettres. Pendant notre formation, nous tenons compte de ça, parce qu’après le collège, l’enfant doit aller au lycée et à l’université. Mais la base de toutes ces formations, c’est ici », a dit Delphine Senya Zoumanigui.
En outre, la directrice du centre Sogué est revenue sur les difficultés liées au déroulement des épreuves de son candidat, une fois au centre. « A Sogué, nous avons du préscolaire jusqu’en CM2. Nous avons des enseignants ici qui s’occupent de nos élèves. Pendant les compositions des examens, on les envoie dans le centre dans lequel l’enfant doit composer. L’enseignant va pour transcrire le sujet du noir en braille. L’année passée par exemple, le Ministère de l’éducation avait transcrit les sujets du CM2 en braille. Donc, il n’y avait pas de difficultés. Dès que les enfants venaient au centre, on leur remettait directement les sujets et ils composaient. Mais cette fois-ci, ils n’ont pas fait ça. On sera obligé d’envoyer une personne qui va s’occuper de la transcription des sujets du noir en braille pour que l’enfant puisse traiter les sujets », a-t-elle fait savoir.
Par ailleurs, Delphine Senya Zoumanigui assure que du côté des outils e travail, le matériel nécessaire qui va accompagner l’enfant à l’examen a déjà été fourni par le Ministère de la Promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables.
Parlant d’une possible naissance d’écoles secondaires (collège et lycée) pour les malvoyants et les aveugles, Delphine Senya Zoumanigui prône l’inclusion. « Actuellement, c’est l’inclusion, on les met avec les autres enfants normaux. On ne peut pas continuer à les laisser seul. Sinon, ça devient une discrimination… »
Mariama Barry pour Guineematin.com
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