Conakry : la justice condamne une mère pour le meurtre de ses jumeaux

il y a 7 heures 35
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Le tribunal de première instance de Mafanco a rendu son verdict ce mercredi 21 mai 2025 dans une affaire d’infanticide qui a secoué Conakry. Monique Loua, 24 ans, a été condamnée à 4 ans de prison pour la mort de ses nouveau-nés jumeaux. Tandis que sa mère, Rosaline Lamah, 47 ans, accusée de complicité, a été acquittée. Une issue bien moins sévère que les 15 et 10 ans de réclusion criminelle initialement requis par le procureur.

Tout commence dans la pénombre d’une rue de Conakry, aux alentours de 3 heures du matin, le 4 novembre 2024. Monique Loua, jeune couturière et mère célibataire, accouche prématurément de jumeaux en chemin vers l’hôpital. Sous le choc, elle abandonne les corps dans un sac plastique, avant qu’ils ne soient découverts sans vie dans une poubelle. Arrêtées et écrouées, Monique et sa mère comparaissent pour infanticide et complicité.

Des témoignages hallucinants de coaccusées, mère et fille

À la barre, Monique assure que les bébés étaient mort-nés. « J’ai accouché naturellement, je ne savais pas ce que je faisais. Les enfants ne sont pas venus au monde vivants », explique-t-elle, évoquant un état second. Sa mère, Rosaline, se défend de toute participation active : « Je ne l’ai pas empêchée, mais je ne l’ai pas aidée non plus. J’étais dépassée. »

 « La Guinée a perdu des futurs cadres », dixit le Procureur 
Malgré leurs explications, l’accusation reste intraitable. Le procureur dénonce un acte volontaire et réclame des peines exemplaires : « ces enfants auraient pu contribuer au développement du pays. Leur mort ne peut rester impunie. »

L’avocat de la défense, lui, martèle l’absence de preuves tangibles : pas d’autopsie, pas d’intention criminelle claire. « Le doute doit bénéficier aux accusées », plaide-t-il.

Le tribunal suit partiellement cet argument. Monique écope de 4 ans de prison, mais Rosaline est libérée, faute de charges suffisantes.

« Je demande pardon ! »

En dernier mot, Monique, la voix tremblante, présente ses excuses : « cela ne se reproduira plus. » Un épilogue qui laisse malgré tout des questions en suspens : que s’est-il vraiment passé cette nuit-là ?
Entre choc post-accouchement, défaut de suivi médical et conditions précaires, le cas relance le débat sur la détresse des mères isolées en Guinée. La justice a tranché, mais le drame, lui, laisse des traces.
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