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Dans la perspective de la tenue de la 3eme édition du Festival des slammeurs de l’ombre de Conakry, son initiateur en a annoncé les grandes lignes. C’était à l’occasion d’une rencontre organisée ce vendredi 17 mai 2024. Selon Bademba Barry, alias BAD, la citoyenneté est au cœur de cet événement dont la thématique retenue est : « Choisir d’être un bon citoyen est le premier acte de citoyenneté à poser ». L’événement est prévu du 21 au 24 mai 2024, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
C’est devant les partenaires, la famille et les hommes de médias que l’artiste slammeur Bademba Barry, alias BAD, ou le slammeur de l’ombre, a dévoilé les couleurs de son festival de cette année. Plusieurs activités seront réalisées, à savoir deux formations sur l’engagement citoyen et l’écriture poétique, un concours de slam, un spectacle de l’artiste en question et une journée citoyenne porte ouverte.
Prenant la parole, Bademba Barry a expliqué la nature du festival. « Ce festival de cette année est intimiste, il est assez restreint. D’habitude, le festival est ouvert à beaucoup de monde, mais cette année. C’est simplement 300 places. La première édition, c’était de permettre aux artistes locaux de s’exprimer, j’ai presté tardivement, mais cette année le format est restreint. Je serai sur scène aussi avec une slammeuse internationale qui viendra tout droit de Paris pour le festival. L’ossature de ce festival, c’est le concours des slammeurs de l’ombre, qui consiste à offrir une scène à des jeunes qui ne l’ont jamais connu. Il s’en suivra aussi une formation en poésie pour permettre aux jeunes de la mettre dans l’activisme politique et de la citoyenneté et une autre sur l’engagement citoyen. Après, s’en suivra ma prestation au centre culturel franco guinéen, ainsi qu’une journée citoyenne porte ouverte à tous les guinéens. Le festival est vraiment gratuit », a-t-il déclaré.
L’incitation à l’envie citoyenne entant le but recherché par le festival,
Par ailleurs, l’artiste et animateur à Espace TV a apporté des précisions sur ce qui a motivé le choix de la thématique, axée sur la citoyenneté.
« Cette thématique est venue d’une observation. Nous guinéens, nous estimons être de bons patriotes, mais quand il s’agit d’exprimer cela, de poser des actes civiques, la plupart sont absents. Donc, on s’est dit le pourquoi du fait que l’éducation civique ne tient, c’est quoi la cause. Mais à l’analyse, on s’est rendu compte qu’il y a manque d’acceptation. Il s’agit de travaux de sensibilisation, quel que soit cela, s’il n’y a pas une démarche de synchronisation derrière, de conditionnement mental, d’acceptation individuelle et personnelle, je pense que tous les efforts seront vains. C’était important pour nous de dire que choisir d’être un bon citoyen, c’est de l’accepter, de s’imprégner de cette envie-là, c’est le premier acte de citoyenneté à poser, l’envie surtout. Une rue qui est sale, c’est que le citoyen qui est venu jeter l’ordure là-bas a refusé de la mettre à la poubelle, ce qui veut dire que cette personne n’a pas encore accepté son acte de citoyenneté. C’est un peu comme un travail de développement personnel. Accepter d’abord l’acte de citoyenneté, en avoir l’envie », a-t-il laissé entendre.
Répondant à une question d’un journaliste, BAD a fait savoir qu’il n’a toujours pas eu de sponsors depuis le début de son aventure avec ce festival.
« On a fait trois éditions de ce festival sans sponsors, mais pourtant, c’est l’un des plus grands d’Afrique. Nous ambitionnons de le délocaliser à l’intérieur du pays. Nous avions prévu d’ailleurs de nous rendre dans certaines régions pour une série de formations, mais le sponsor qui était censés nous accompagner, a renoncé à la dernière minute avec un argument vraiment ridicule. Pourtant, notre festival a des actions plus qu’impactantes. Nous continuerons malgré tout, peu importe ce qui arrive. Puisque si les gens sont contents, moi, ça me va…»
Toutefois, le festival des slammeurs de l’ombre a eu quelques partenaires. Certains, présents dans la salle, ont tenu à féliciter l’artiste pour l’initiative.
C’est le cas Tidiane Bah, directeur d’une entreprise de Maintenance informatique réseaux et systèmes, qui explique les raisons de cet accompagnement.
« Notre entreprise a toujours accompagné les jeunes qui ont des initiatives de culture, de cohésion sociale, d’instruction et d’éducation. Aucun pays ne peut se développer sans ce que je viens de citer et l’initiative de BAD venue d’un élan patriotique, comme il l’a dit ici, nous a charmé et nous a poussé à l’accompagner. On a suivi la première édition, c’était une réussite. Donc, dès qu’il a sollicité notre accompagnement, on a tout de suite accepté. Nous demandons aux entreprises consœurs d’accompagner les jeunes, surtout les slammeurs puisque le slam, vu son importance, doit être un art au centre de la jeunesse…»
Même son de cloche chez Sara Kalavanda, responsable de Saka-saka Traiteur, qui a réitéré son soutien au festival.
« On a fait le bon choix d’accompagner Bademba. Ce n’est pas facile de trouver des jeunes qui ont des projets aussi intéressants, quand on les a et qu’ils viennent vers nous, il faut les accompagner. En tout cas, nous sommes contents d’accompagner Bad et nous continuerons aussi à le faire », assure-t-elle.
Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com
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