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Arrêté mardi dernier, alors qu’il donnait des cours dans une école à Kaloum, Mamoudou Cifokè Touré, porte-parole des sinistrés de l’explosion du dépôt de Kaloum comparaît ce jeudi 16 mai 2024 devant le tribunal de première instance de Kaloum.
Il lui est reproché des faits présumés « d’outrage, d’injures, de diffamation, d’atteinte à l’ordre public, de menace et d’incitation à la violence » prévus et punis par les articles 29, 31, 32 et 35 de la loi L/2016/037/AN relative à la cyber-sécurité et la protection des données à caractère personnel.
Devant le tribunal, le professeur de Philosophie dit ne pas reconnaître ces faits articulés contre sa personne et affirme que « ce sont les gens d’en face qui ont manqué de respect aux gens de Coronthie ».
À l’entame de sa prise de parole, Cifokè est revenu sur les négociations menées depuis plusieurs mois entre le gouvernement et les sinistrés de l’explosion, dont il est le porte-voix. Dans ce récit, il dit avoir remarqué « qu’à chaque fois que les gens menacent de manifester, on distribue des sacs de riz », comme s’ils sont en manque de vivre.
Ensuite, il a regretté les conditions dans lesquelles il a été arrêté, affirmant qu’il a « été traîné comme un vulgaire enfant », alors qu’il sert l’Etat gratuitement depuis plusieurs années.
Pourtant, a-t-il insisté, on pouvait lui donner la chance de se rendre librement aux autorités après avoir, bien entendu, reçu une convocation.
À la maison centrale où il a passé la nuit du mercredi, Cifokè Touré a également dénoncé à la barre, les conditions de sa détention. Il dira, dans ce sens, qu’à la maison centrale, « même pour dormir, il faut que je paie l’argent ». « Il a fallu que je donne 60.000 GNF pour qu’on mette à ma disposition, une natte », a-t-il ajouté.
Le prévenu a terminé sa déposition. Il est, en ce moment même, en train de répondre aux questions du Procureur.
MohamedNana Bangoura