Chemin vers la paix : On en demande « un peu trop » à l’Ukraine… (Par Thierno Amadou Camara)

il y a 3 heures 23
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Après la réélection de Donald Trump à la tête des États-Unis en novembre 2024, l’installation de sa nouvelle administration et sa prise de fonction étaient très attendues par les Ukrainiens ainsi que par les observateurs de le conflit russo-ukrainien. Ce, en raison non seulement de la promesse du candidat Républicain Donald Trump de mettre un terme à cette guerre, mais aussi, et surtout, à cause du niveau particulièrement élevé de l’engagement américain dans l’aide militaire à Kyiv et à son armée.

Huit mois plus tard, malgré les efforts du président Trump, la Russie continue d’envoyer missiles et drones sur le territoire ukrainien, tuant des civils, y compris des enfants. Et les trois principales concessions que l’on semble exiger des Ukrainiens — à savoir le renoncement au Donbass, l’abandon du projet d’adhésion à l’OTAN et à l’Union européenne, ainsi qu’une hypothétique démilitarisation — sont des pilules difficiles à avaler. Il suffit de se mettre à la place des dirigeants ukrainiens, ou même d’un simple citoyen, pour en mesurer la complexité et la douleur.

Beaucoup reprochent au locataire de la Maison Blanche son incapacité, jusqu’ici, à tenir sa promesse d’en finir avec la guerre en un temps record. Mais force est de constater que Donald Trump bouscule les lignes : il casse les codes, multiplie les rencontres de haut niveau et fait avancer les discussions. Ces efforts sont d’ailleurs salués, non seulement par les Ukrainiens, mais aussi par les Russes et les Européens. Après avoir rencontré séparément Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, le président américain s’emploie désormais à rendre possible une rencontre directe entre les deux principaux concernés.

Ces initiatives diplomatiques, que l’on doit au président Trump, s’ajoutent au deal stratégique sur les terres rares entre Américains et Ukrainiens, ainsi qu’aux garanties de sécurité dont les modalités sont en discussion, la position américaine ayant d’ailleurs évolué sur ce point. Tout ces éléments mis ensemble constituent une illustration tangibl des efforts considérables déployés par le président américain dans son rôle de médiateur.

Cependant, sans nier le fait qu’en matière de négociations chaque partie doit faire des concessions, il est légitime de considérer que ce que l’on demande aujourd’hui à l’Ukraine est disproportionné.

En plus de la Crimée, renoncer à tout le Dombass

Tout porte à croire que dans la logique russe et même de Donald Trump, l’Ukraine devra non seulement renoncer à la Crimée, mais aussi céder les localités nouvellement conquise par l’armée russe, ainsi que d’autres territoires du Donbass où flotte encore le drapeau ukrainien. Autrement dit, en plus de ce qu’il a pris militairement, Vladimir Poutine tente d’obtenir par la voie diplomatique des territoires que l’armée ukrainienne a jusqu’ici courageusement défendus.

Comme renoncer à son droit à l’autodétermination

Une autre concession demandée aux autorités ukrainiennes serait de pousser leur peuple à abandonner une vieille ambition nationale : l’adhésion à l’OTAN et à l’Union européenne. Ceci également, n’est pas un sacrifice facile.

Mais… la paix n’a pas de prix

Les Européens doivent accroître leur niveau d’engagement et ne pas laisser l’Ukraine s’effondrer. Mais pour les Ukrainiens, qui ont fait preuve de courage et de résistance toutes ces années, il faudra bien se rendre à l’évidence : la paix n’a pas de prix. Et c’est maintenant, alors que toutes les parties sont autour de la table, qu’il faut chercher à obtenir la fin de l’agression et une garantie de non répétition.

Thierno Amadou Camara

Journaliste et Auteur

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