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Le Centre international de recherche et de documentation (CIRD) a rendu hommage à titre anthume (à son vivant), à Lamine Kama, dans la journée d’hier, samedi 24 février 2024, dans un réceptif hôtelier de Conakry. L’écrivain, à l’œuvre prolifique et qui a marqué des générations, a été célébré avec faste, et même déclaré « trésor humain vivant » par le CIRD. La cérémonie a réuni toute la crème de l’intelligentsia guinéenne, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Ancien prisonnier du premier régime, ancien ministre, et dernièrement cheville ouvrière de « Conakry, Capitale mondiale du livre de l’Unesco », Lamine Kamara, connu sous le nom de Capi, est auteur de plusieurs ouvrages : Safrin ou Le Duel au fouet ; Guinée : sous les verrous de la révolution (essai) ; Les Racines de l’avenir : réflexion sur la Première République de Guinée (essai) ; Mariame Waraba, ou le destin d’une femme.
Dans son discours de circonstance, Docteur Safiatou Diallo, la fondatrice du Centre international de recherche et de documentation (CIRD), est revenue sur les raisons de cet hommage rendu à un homme à son vivant.
« Le quatrième pilier du CIRD, c’est de réhabiliter et valoriser les patrimoines. Ce patrimoine, souvent matériel ou immatériel, c’est l’une des visions du CIRD. Ce n’est pas la première fois que nous le faisons, nous avions commencé depuis 2018 avec William Sassine. Nous l’avons fait pour Laye Camara, Nadine Bari et aujourd’hui, c’était le tour de Lamine Kamara. Demain, ça sera quelqu’un d’autre. Nous pensons qu’il est temps de réhabiliter, ces personnes qui font partie du patrimoine de la Guinée. C’est pourquoi d’ailleurs, j’ai déclaré durant mon discours d’ouverture, qu’en qualité des pouvoirs que le CIRD m’a confiés, je déclare le doyen Lamine Kamara trésor humain vivant. Il a laissé une œuvre colossale derrière lui. Donc, il était important qu’on lui dise ce qu’on pense de lui à son vivant », a-t-elle indiqué.
Pour sa part, Dr Mamadou Yaya Sow, enseignant au département Lettres Modernes à l’Université de Sonfonia, a apporté des précisions sur la place qu’occupe Lamine Kamara « Capi » dans le monde littéraire.
« Lamine Kamara figure, à l’instar de Tierno Monénembo, Laye Camara et William Sassine, Alioum Fantoré, Fodéba Keïta, Djibril Tamsir Niane et Libar Fofana, parmi les écrivains guinéens majeurs, ceux dont le nom suscite, ici et à l’étranger, une grande admiration. Appartenir à la crème d’écrivains qui portent haut le flambeau de la littérature guinéenne n’est guère étonnant pour celui que ses amis appellent affectueusement » Capi ». Et ceci pour trois raisons : La première est que l’homme est l’auteur d’une œuvre nombreuse, la deuxième est le fait d’avoir publié chez des éditeurs de renom comme chez Présence Africaine, et la troisième allie, en effet, riche thématique qui situe la Guinée et son vécu au cœur de sa réflexion et un style d’écriture qui charme toute personne férue de belles lettres », a laissé entendre Dr Mamadou Yaya Sow.
Lamine Kamara a marqué les esprits par sa production littéraire féconde mais aussi par son apport à la communauté. C’est le cas de Dr Mariama Djélo Barry, ancienne ministre, qui l’a connu à Dabola.
« M. Capi a rendu un énorme service à la population de Dabola de par sa sociabilité, les projets d’éducation. Moi, je ne l’ai pas connu quand il venait à Dabola, c’est à mon retour de l’université que j’ai demandé à mon mari de m’aider à le voir. Quand il est sorti de prison et qu’on l’a invité, on ne pensait pas qu’il allait venir et quand il est venu, c’était énorme. Je prends la parole au nom de la population de Dabola pour le remercier de tout ce qu’il a fait pour l’endroit… »
Pour sa part, Elhadj Thierno Nabika Diallo, ancien ministre et ambassadeur, du haut de ses 82 ans, ami proche de Lamine Kamara, salue l’initiative du CIRD.
« Il est bon d’honorer la mémoire des morts, mais c’est également une excellente initiative d’honorer les vivants, ceux qui les encouragent eux-mêmes et tous ceux qui croient en eux, en tant qu’exemple de courage, d’abnégation et d’humanisme, de continuer leurs œuvres au service de la nation, au service de l’humanité… »
Le diplomate, homme d’État guinéen, François Lounceny Fall, présent aux côtés de Lamine Kamara, a lu le discours de la vedette du jour avec son autorisation.
« Les sentiments que j’ai en ce moment, c’est l’étonnement et la fierté. Je ne m’attendais pas à ça de mon vivant, comme naturellement puisque dans ce pays, on ne célèbre les gens qu’à leur mort. Donc, ça m’a étonné et je remercie aussi l’organisatrice madame Safiatou. Ce qu’elle a fait peut pousser les autres à faire la même chose pour plébisciter et honorer les personnes qui méritent d’être honorées…Safiatou, c’est sur moi qu’a porté ton choix, que le choix de ton CIRD a porté… Heureux que cette reconnaissance anthume soit tombé sur ma modeste personne. Puisse-t-elle cette manière emprunte de dignité devenir une tradition dans notre beau pays, la Guinée…. Mon message, c’est le pardon. Dieu aime tous ceux qui pardonnent. Pardonnons-nous réciproquement, nous les guinéens !!! Ne cherchons pas à nous venger de qui que ce soit. Le salut du pays passe par ce sentier parsemé d’épines. Il est à ce prix. Moi, je suis pardonneur. Mes écrits et mémoires le disent » a dit Lounceny Fall au nom de Lamine Kamara, présent sur les lieux.
Mamadou Baïlo Diallo pour Guinnematin.com
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