Arrestation des présumées voleuses de bébés : la direction générale de la police fait le point

Vous vous souvenez qu’au tout début du mois d’octobre, des cas d’enlèvement de bébés au Centre Médical Communal (CMC) de Ratoma, mais aussi au quartier Kissosso, dans la capitale guinéenne, avaient été enregistrés.

Ce mardi 21 octobre 2025, la Police nationale a annoncé, dans un communiqué, une bonne nouvelle concernant l’alerte d’enlèvement déclenchée le 1er octobre 2025 au CMC de Ratoma, car le bébé a été retrouvé sain et sauf.

Selon le capitaine Rama Baldé, chargée de communication de la Direction générale de la police, sur instruction du directeur général de la Police nationale, dès les premières alertes de disparition, une enquête a été immédiatement ouverte.

Cela a permis de dépêcher une équipe de la Direction centrale de la Police judiciaire sur les lieux pour effectuer les premières constatations et exploiter les images de vidéosurveillance, permettant ainsi d’établir un portrait-robot de la suspecte. Les services de sécurité ont ensuite été assistés par des témoins d’un baptême suspect dans le quartier Kiroty.

« Pendant ce temps, aidés par une source anonyme, les enquêteurs ont mis la main sur un couple qui aurait célébré un baptême suspect dans le quartier Kiroty, près du stade Général Lansana-Conté, le mardi 7 octobre 2025, soit une semaine après l’enlèvement. La prétendue mère n’avait jamais été vue enceinte, selon des témoins. Grâce aux photos publiées sur Facebook lors de cette prétendue cérémonie de baptême et au portrait-robot réalisé au CMC de Ratoma, un rapprochement a pu être fait », a-t-elle relaté.

La suspecte a été identifiée et interpellée le 17 octobre 2025 par les services de sécurité. Selon la Police nationale, il s’agit de Mme Haby Diallo, âgée de 43 ans, gestionnaire à la Direction générale des impôts, mariée à Soriba Kaba, mère d’un garçon et domiciliée à Kiroty, dans la commune de Lambanyi.

« Auditionnée, Mme Haby Diallo affirme avoir accouché au CMC Flamboyant de Petit Simbaya le 1er octobre 2025 à 9h30. Après vérification, son nom ne figurait sur aucun registre des accouchements de ce jour. Poursuivant les investigations, les agents enquêteurs ont découvert qu’elle a commis cette forfaiture avec la complicité de trois sages-femmes », a poursuivi la chargée de communication de la police.

Une sage-femme du nom de Kadiatou Bangoura aurait établi une fausse déclaration de naissance permettant l’obtention d’un extrait de naissance à l’état civil de Ratoma. Les sages-femmes complices ont également été interpellées et entendues, selon la Police nationale.

 « Elles ont reconnu leur implication dans cette manœuvre frauduleuse, affirmant que ce bébé n’est pas né à Flamboyant. L’enfant a été retrouvé sain et sauf. La principale auteure et ses complices ont été placées en garde à vue en attendant leur défèrement au tribunal de première instance de Dixinn », a-t-elle expliqué.

Les présumées auteures pourraient être poursuivies pour enlèvement d’enfant, un acte puni par l’article 303 du Code pénal guinéen.

Le communiqué de la Police nationale précise qu’il s’agit du deuxième cas d’enlèvement de nouveau-né résolu ce mois-ci par la Direction centrale de la Police judiciaire.

Le vendredi 10 octobre dernier, une dame du nom de Nessaba Diakhaby avait été arrêtée pour avoir également enlevé un bébé dans le quartier Kissosso.

« Elle avait expliqué avoir simulé une grossesse dans le but de tromper son mari vivant à l’étranger. Elle a été déférée au tribunal de première instance de Mafanco pour répondre de ses actes. », a-t-elle précisé.

La Direction générale de la Police nationale a par ailleurs félicité l’ensemble des forces de sécurité et a réaffirmé sa détermination à combattre sans relâche la criminalité sous toutes ses formes en Guinée.

Elle a également rappelé aux citoyens que le numéro vert 117 reste joignable gratuitement, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Hadja Kadé BARRY