AGRASC: le DG sortant Alpha Seny règle ses comptes avec les «juridictions qui ont refusé de collaborer »

il y a 3 heures 20
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Alpha Seny Camara a passé le témoin hier à son successeur à la tête de l’Agence de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC). Il s’agit de Mohamed Diawara. Toutefois, la cérémonie de passation a été marquée par la vive insatisfaction de l’ancien Directeur général, qui a ouvertement pointé du doigt la mauvaise foi de ses collaborateurs et le manque de coopération des institutions judiciaires.

Alpha Seny Camara a notamment accusé la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) et d’autres juridictions de ne pas avoir pleinement collaboré avec l’AGRASC, en dépit de l’obligation légale.

L’ancien patron de l’AGRASC a clairement exposé les difficultés rencontrées, insistant sur l’hostilité et le manque de compréhension de certains acteurs.

« C’est difficile de travailler avec quelqu’un qui refuse de vous comprendre, mais qui veut que vous alliez ailleurs pour justifier le sens de votre collaboration. Les juridictions les plus importantes du pays n’ont jamais rien envoyé ici, alors que la loi les y oblige », a-t-il fustigé.

Il a ensuite donné des exemples frappants : « Quand Koundara envoie quelque chose ici, ce n’est pas comparable à ce que représente cette préfecture en termes d’activités judiciaires. Quand Koubia ou Tougué envoie, on apprécie, mais quand Kaloum, Dixinn, Mafanco, Kankan ou même la CRIEF ne le font pas, c’est préoccupant. Et ce n’est pas contre Alpha Sény, c’est contre la République », a-t-il déploré.

Poursuivant son réquisitoire, il a assimilé le non-respect de la loi par un magistrat à une faute grave : « J’ai toujours dit qu’un magistrat qui ne respecte pas la loi, c’est comme un médecin qui tue parce que le magistrat, c’est avant tout le respect systématique de la loi », a-t-il ajouté.

En enfonçant le clou, l’ex-DG de l’AGRASC a soutenu que ses relations avec les juridictions n’étaient pas au beau fixe. Il a toutefois refusé de s’étendre sur le sujet, évoquant le caractère sensible des rapports en sa possession.

« Ces rapports n’ont pas été bons. Est-ce que c’était contre Alpha Sény ? Je souhaite que ce soit le cas, car si on confond ma personne avec l’application de la loi, et qu’on refuse d’agir parce que c’est moi, alors c’est une démission en tant que commis de l’État. J’ai traversé cela pendant deux ans. Ça ne m’a pas dérangé, je venais chaque matin travailler comme si j’avais tous les moyens nécessaires. Mais je n’entrerai pas trop dans les détails, parce que c’est vraiment sérieux, et il y a beaucoup à dire », a-t-il confié.

Ces déclarations du magistrat Alpha Seny Camara, laisse planer le doute sur de possibles dysfonctionnements majeurs de l’institution.

Alhassane Fofana

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