Affaire « projet coton » : « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage » (Lansana Kouyaté)

Lansana Kouyaté ne décolère toujours pas. Accusé d’avoir joué un rôle dans le détournement de plus de trois milliards de GNF destinés à un projet d’exploitation du coton alors qu’il était Premier ministre, il en a gros sur le cœur de voir cette affaire revenir sur la place publique.

D’autant plus qu’il avait été blanchi par la justice guinéenne, a-t-il précisé.

« Ils n’ont qu’à parler, ils n’ont qu’à reparler. Le projet coton, ça a été jugé. Et ce n’est même pas ça. Mais je n’ai pas vu la couleur de l’argent », a-t-il affirmé, en marge de l’assemblée générale hebdomadaire de son parti, le week-end dernier.

Entre 2006 et 2007, des acteurs de la filière coton avaient exprimé un besoin de trois milliards cinq cents millions de francs guinéens auprès du gouvernement. Attachant de l’importance au respect des procédures, le Premier ministre de l’époque leur aurait demandé de se référer à la Chambre d’agriculture.

« Je leur ai dit que le ministre de l’Économie et des Finances n’est pas là. Mais j’ai demandé aux autres ministres, et nous avons fait un tour de table. Le ministre de l’Habitat, Thierno Oumar Bah, a dit qu’il avait des fonds non utilisés pour une telle action. Il a ajouté que les trois milliards, il pouvait les trouver facilement, à condition d’être remboursé. Je lui ai dit : Tu ne débloques rien. Lorsque le ministre Doré est rentré, j’ai dit alors signez un accord entre vous pour garantir qu’il sera remboursé. Et là, ils ont fait ce travail, le ministre Bah a avancé les trois milliards cinq cents millions GNF. L’équipe qui était venue à la Chambre d’Agriculture, les gens sont à Kankan, allez là-bas ou qu’on les appelle ici », a détaillé Lansana Kouyaté.

Lansana Kouyaté souligne qu’il a par la suite effectué un déplacement à Kankan pour s’assurer de l’effectivité des travaux. Sur place, il aurait été informé que les plantations avaient été attaquées par des insectes. En réplique, il leur aurait fait savoir que l’État ne pourrait plus rien faire pour eux. C’est ainsi qu’il leur a demandé de se référer à First Bank pour d’éventuels prêts, a-t-il rappelé.

Malgré tout, l’ancien Premier ministre a juré que les trois milliards cinq cents millions GNF avaient été payés à l’époque, bien avant son départ du gouvernement.

« Le remboursement a été fait. Au moment où moi je quittais, on ne devait rien, ces gens-là ont payé, ils sont à Kankan. On ne leur pose même pas la question. C’est Kouyaté par-ci, Kouyaté par-là. Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage », a-t-il conclu.

Alhassane Fofana