Affaire de l’ex-ministre Magassouba : la CRIEF face à l’impasse entre corruption présumée et lenteurs judiciaires

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En janvier 2023, alors ministre des Mines et de la Géologie, Moussa Magassouba a usé de son influence dans le cadre d’une procédure de passation de marché. Dans une lettre adressée au Directeur général de Sycamore-Robex Ressources, une société minière, il recommandait le recrutement de la Guinéenne de Prestation de Commerce (GPC). Dans un autre courrier, tout aussi controversé, son conseiller économique et fiscal, Yagouba Kourouma, demandait à l’entreprise CIMAF un montant de 2 millions USD pour « donner une suite favorable » à une requête de cette dernière.

Dans le cadre de son programme de suivi et de contrôle citoyen de l’action publique, le Réseau National des Acteurs du Développement Durable (RENADE) a déposé, le 27 novembre 2023, des courriers de dénonciation accompagnés de faisceaux de preuves auprès du parquet spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Ces dénonciations ciblent notamment Moussa Magassouba, ancien ministre des Mines et de la Géologie, ainsi que son conseiller économique et fiscal, Yakouba Kourouma.

En février 2024, le ministre de la Justice de l’époque, Alphonse Charles Wright, avait enjoint les procureurs de la Cour d’appel de Conakry et de la CRIEF d’enquêter sur les procédures d’attribution des marchés de l’État. « Il est important que la lumière soit faite sur l’octroi des différents marchés. Nous avons demandé aux procureurs d’ouvrir une enquête judiciaire pour l’attribution de tout marché de l’État sur l’ensemble du territoire. Tous les marchés passés depuis le 5 septembre 2021 jusqu’à présent doivent être examinés afin de situer les responsabilités », avait-il déclaré.

Les courriers du RENADE allèguent des actes de corruption impliquant ces hauts responsables pour un montant estimé à environ 20 milliards de GNF. Le procureur spécial, Aly Touré, avait confirmé la réception de ces dénonciations et confié des enquêtes préliminaires à l’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption (ANLC).

Après analyse des résultats fournis par l’ANLC, Aly Touré a saisi la chambre de l’instruction de la CRIEF pour poursuivre les investigations. Officiellement, le dossier est en instruction depuis le 27 février 2024. Près de huit mois plus tard, l’absence de progrès notable suscite l’impatience du coordinateur du RENADE, l’organisation ayant porté le signalement devant la Cour.

Malgré de nombreuses tentatives pour contacter le parquet spécial de la CRIEF, par appels et messages, aucune réponse n’a été fournie.

La CRIEF fait face à une double difficulté : d’une part, elle doit clarifier des accusations de corruption graves, et d’autre part, elle doit surmonter les lenteurs de la justice. Cette situation met en péril la crédibilité des efforts de lutte contre la corruption entrepris par les autorités de la transition guinéenne.

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