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La deuxième édition du Week-end Africain du Droit Minier et de l’Energie (WADME) a débuté ce vendredi 10 mai à l’Hôtel Primus de Kaloum, à Conakry et s’étendra jusqu’au 12 de ce mois.
Cet évènement panafricain qui réunit les professionnels du droit, les décideurs et investisseurs du secteur des mines et de l’énergie en Afrique, est une initiative du Barreau de Guinée et l’Institut de Formation et d’expertise Juridique (IFEJ).
À cette occasion, le président de la chambre des mines de Guinée monsieur Ismaël Diakité, abordant le thème « transformation des minerais en Afrique et transition » lors d’un panel, a fait savoir que l’eau et l’énergie sont indispensables à la transformation de minerais.
« La transformation de minerais en Guinée est annoncée déjà dans le code minier de façon assez claire. Surtout les obligations qui découlent du code minier sont traduites de façon très claires dans les conventions minières des différentes compagnies qui sont concernées par l’exploitation, l’importation et la transformation du produit minier. Mais au-delà de ces 2 références juridiques qui justifient qu’il y a de réelles obligations de transformation il faut ramener la question au niveau pratique. Il y a beaucoup de conditions préalables et des enjeux. Je ne dis pas que la transformation est difficile ou impossible. Mais les ingénieurs et les juristes savent qu’il y a des préalables. La matière première ce n’est pas la bauxite, c’est d’abord l’eau. Pour traiter une tonne de bauxite vous avez besoin de 3 tonnes d’eaux. Vous avez aussi besoin au moins de 0,5 méga watt. L’énergie est chère dans notre pays, l’eau aussi est chère. Surtout quand on le place dans le contexte de changement climatique en cours où on a assisté à l’assèchement de beaucoup de rivières. Le déboisement continue d’être très vivace dans nos campagnes. Donc, un des préalables, c’est de s’assurer qu’on a de l’énergie, de l’eau à bon prix et surtout dans le contexte de transition énergétique que nous avons la capacité de gérer les boues rouges qui sont les solutions fortes. Comment protéger davantage la biodiversité ? La faune et la flore sont désormais reléguées au second plan, alors que nous on a besoin de cela. Toutes les réserves d’eaux aujourd’hui qui s’amenuisent c’est parce que la déforestation due à l’industrie minière se fait. Ça se fait aussi par l’agriculture intensive et également ça se fait par des consommations exagérées d’eaux dans les industrielles. Passer de la bauxite à l’alumine on utilise que l’eau. Alors pourquoi ne pas trouver une autre méthode, c’est l’une des contraintes de la transformation. Toute l’Afrique, notre emprunt carbone représente moins de 5%. Mais les centrales charbonnières nous n’avons pas cela. Donc, il y a un narratif à changer. Si on ne s’approprie pas nos stratégies, nos politiques, on va continuer à vivre dans la même situation et la transformation n’aura jamais lieu », a t-il expliqué.
Faut-il le noter, cette deuxième édition du Week-end Africain du Droit Minier et de l’Energie (WADME) est l’endroit idéal pour échanger sur les enjeux et problématiques liés à la recherche, au développement et à l’exploitation des ressources minières, énergétiques et pétrolières du continent.
Elle prévoit une série de conférences, des ateliers de formation, la visite d’un site minier et un espace de networking.
Saidou Barry