Vote par dérogation à Coyah : une solution insuffisante pour les électeurs déplacés

La forte mobilisation s’est pourtant fait remarquée dès l’aube au bureau de vote du poste de santé de Somayah à Coyah, où de nombreux électeurs ont vu leur participation compromise. En cause : un nombre limité de votes par dérogation, incapable de répondre à l’afflux de citoyens recensés à Conakry mais désormais résidents à Coyah. Une faille administrative qui soulève des inquiétudes sur l’inclusivité du processus électoral.

Dès 5 heures du matin, des dizaines d’électeurs se pressaient déjà devant ce bureau de vote installé au poste de santé de Somayah, dans la préfecture de Coyah. L’organisation sur place semblait bien rodée, avec un personnel électoral en place et une logistique fonctionnelle. L’ambiance générale était calme, témoignant d’une volonté citoyenne forte de participer au scrutin.

« À notre arrivée, les gens étaient déjà nombreux à faire la queue. Les opérations se déroulent globalement bien », a déclaré M. Djibril Camara, assesseur n°1 au bureau de vote.

Un obstacle majeur : le vote par dérogation

Cependant, derrière cette bonne organisation apparente, une difficulté de taille a rapidement émergé. De nombreux électeurs, qui s’étaient initialement fait recenser à Conakry, se sont installés depuis à Coyah. Or, leurs noms ne figurant pas sur les listes électorales locales. Et donc, ne peuvent voter qu’en bénéficiant d’un vote par dérogation, une procédure censée pallier ces situations… mais qui montre ici ses limites.

« Le vrai souci, c’est que beaucoup de citoyens vivent aujourd’hui à Coyah alors qu’ils étaient recensés à Conakry. Mais les listes de dérogation sont très limitées, et ne prennent que 10 personnes par bureau, généralement des agents de service », explique M. Camara.

Le nombre de dérogations autorisées par bureau est en effet extrêmement restreint : seulement 10 électeurs peuvent être admis à voter par cette voie. À cela s’ajoutent 10 procurations possibles, elles aussi réservées à des cas particuliers. Face à la demande croissante, ces quotas sont rapidement atteints, laissant de nombreux citoyens sans possibilité de voter.

Face à cette situation, les autorités électorales devront tirer les leçons de cette expérience; notamment une meilleure prise en compte des déplacements de population, l’élargissement du vote par dérogation ou encore l’amélioration du système d’inscription continue pourraient contribuer à renforcer l’inclusivité et la crédibilité des futurs scrutins.

Sâa Robert Koundouno

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