Vœux de nouvel an- Le ministre Yaya Kaïraba Kaba fixe ses priorités : “une décision de justice ne vaut que par son exécution”

À l’occasion de la.présentation des vœux de nouvel an, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’homme a réuni  vendredi 31 janvier 2025, à la chancellerie tous ceux et toutes celles qui côtoient, dans l’exercice de leur profession, la justice au quotidien.

L’objectif de cette mission pour un premier temps a consisté à souhaiter individuellement et à tous, ses voeux de nouvel an de santé, de prospérité, de longévité et surtout de pleine réussite dans leur mission commune. De l’autre côté, les remercier et les encourager pour toutes les bonnes actions accomplies durant l’année écoulée. Mais c’est aussi l’occasion de tenir un langage fraternel et conciliant pour qu’ensemble ils puissent entamer l’année 2025 sur de bonnes bases dans l’intérêt de la Justice et des justiciables de la Guinée.

Après avoir loué Dieu, « le Tout-Puissant et Miséricordieux », il a tenu à remercier le président de la transition le Général Mamadi Doumbouya pour les efforts déployés en faveur de la justice. Il a également remercié le Premier ministre, chef du gouvernement, pour sa vision et toute l’assistance et l’accompagnement dont le département de la Justice bénéficie à travers sa modeste personne.

Poursuivant, Yaya Kaïraba Kaba de rappeler ceci: «En effet, l’une des missions principales qui m’ont été confiées par le Président de la République et le Premier ministre, chef du gouvernement, est de rapprocher la justice des justiciables, assurer et rétablir la confiance des citoyens à notre institution. Ma vision donc dans  l’accomplissement de cette mission est claire. Qualifier le service public de la justice pour répondre aux attentes des justiciables»

À en croire le ministre de la Justice, l’avènement du CNRD à l’aube du 5 septembre 2021 constitue une phase décisive dans l’histoire de notre pays, dit-il.
«Ce jour, en déclarant avec justesse, dans sa toute première adresse à son peuple, le Président de la République a affirmé clairement, de façon très intelligible, que la justice sera désormais la boussole qui orientera toutes les actions des citoyens. Le Président de la République exprime ainsi, à mon sens, la place régalienne de la justice dans la vie de notre nation. Cette déclaration de l’autorité colle parfaitement avec la maxime juridique selon laquelle il n’y a pas de société sans droit. Et c’est dans cette optique que l’autorité suprême a dégagé les moyens nécessaires pour l’organisation de l’historique procès des crimes commis au stade du 28 septembre en  2009. Ce procès à dimension historique s’est terminé avec succès en première instance. Le résultat auquel l’on a abouti, les obstacles qui ont été franchis, la jurisprudence qui en est issue, sont largement partagés sur le plan international au point qu’aujourd’hui, dans mon bureau, j’ai des invitations adressées à certains acteurs de ce procès, notamment au procureur Algassimou, à l’effet de se rendre au Rwanda pour enseigner aux étudiants la pratique guinéenne dans cette phase de transition, pour leur apprendre comment se passe la justice transitionnelle», a-t-il indiqué.

Par ailleurs, le Garde des Sceaux d’ajouter: «Mais avant cela, j’ai eu l’opportunité, en votre nom, dans le souci d’assurer, de garantir, la réparation des préjudices subis par les victimes de ce douloureux événement, j’ai eu dis-je, l’occasion et la bonne opportunité d’être invité par Madame la secrétaire générale adjointe des Nations unies à l’occasion du 15e anniversaire de son bureau à New York, où je me suis rendu, où j’ai été agréablement reçu par toutes les institutions que j’ai eu l’occasion de rencontrer, où à travers des débats, à travers des interviews, j’ai expliqué avec le langage qu’il faut, avec la méthode qu’il faut, le sens du procès du 28 septembre, l’affaire de l’impunité dans mon pays, et surtout la volonté politique qui a permis la tenue d’un tel procès».

 «Après ces explications, l’autre côté, comme je l’ai dit là-bas, et qui a été applaudi en disant qu’une décision de justice ne vaut que par son exécution, il y avait des partenaires financiers qui tous étaient ruinés, mais qui ont apprécié cet historique procès de mon pays…Depuis cette époque, je n’ai pas lâché prise, car ne me voyez pas comme ça, je suis comme un chat enragé, quand je mords, je reste accroché à ma morsure et j’attends de retomber bientôt».

Plus loin, de renseigner : «La justice que nous voulons pour notre pays est une justice accessible. Vous l’avez dit tout à l’heure, monsieur le secrétaire exécutif, dans votre intervention, l’accès facile à la justice. Donc une justice accessible, compréhensible, diligente et égale pour tous. C’est pourquoi des efforts sont en train d’être déployés pour justement renforcer l’accessibilité et la qualité de la justice, tout en améliorant le quotidien des professionnels du droit et de la justice…».