Viol suivi du décès de la petite Élisa: l’Etat au chevet de la famille et promet justice

il y a 5 heures 26
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En août 2024, la petite Élisabeth Lamah, âgée de 11 ans et élève en 3ᵉ année à l’école primaire de Ouro, dans la sous-préfecture de Bowé (préfecture de Yomou), avait été victime d’un viol commis par un jeune homme de 20 ans. Son état de santé s’était rapidement détérioré, nécessitant une prise en charge médicale assurée par le ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables.

Malgré tous les soins reçus, la fillette a succombé dans la nuit du lundi 11 au mardi 12 août 2025 à Conakry, soit un an après cette agression qui avait provoqué une vive indignation dans la région.

À la suite de son décès, une délégation des autorités locales s’est rendue, le samedi 23 août 2025, auprès de la famille endeuillée pour lui témoigner sa compassion et réaffirmer l’engagement de l’État à rendre justice. Une assistance composée de vivres et d’une enveloppe symbolique a également été remise à la famille.

Le gouverneur de la région administrative de N’Zérékoré, colonel Aly Badra Camara, a réitéré la détermination des autorités à accompagner la famille et à combattre les violences sexuelles.

« C’est un sentiment de compassion. Si l’État s’est engagé dans la lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG), c’est pour protéger les enfants et l’ensemble de la population guinéenne. Nous, autorités territoriales, devons veiller au respect des lois. Comme il s’agit d’un viol, l’État reste présent auprès de la famille. Nous sommes là pour dire à notre maman, notre sœur, qu’elle n’est pas abandonnée. Elle a reconnu que même le président de la République était à son chevet. La population doit comprendre qu’il ne faut plus cacher les cas de viol. Lorsqu’un citoyen est victime de violence, il faut dénoncer. La justice est là pour sanctionner. Et pour ce cas, nous promettons que justice sera rendue dans toute sa rigueur », a affirmé le gouverneur.

De son côté, l’inspecteur régional de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, Mohamed Mariame Keita, est revenu sur le suivi du dossier et l’appui apporté par le gouvernement.

Un crime longtemps étouffé

Comme dans bien des cas au sein des communautés, le viol de la petite Élisabeth est resté longtemps caché. L’affaire avait été d’abord réglée en interne entre familles.

« En août 2024, une fille de la région de N’Zérékoré, précisément du village de Ouro (Yomou), a été victime de viol. Mais le dossier a été gardé secret jusqu’en janvier 2025, moment où nous avons été saisis. L’enfant a ensuite été prise en charge par le ministère, depuis l’hôpital de N’Zérékoré jusqu’à son évacuation. Malheureusement, malgré tous les soins, elle est décédée en août 2025. C’est pourquoi, sur instruction de la ministre, nous sommes venus consoler sa mère et lui remettre une assistance symbolique, car elle a abandonné ses activités économiques pour rester en permanence au chevet de sa fille », a expliqué l’inspecteur.

Une audience foraine annoncée à Yomou

L’inspecteur a également insisté sur la nécessité de rompre le silence face aux violences sexuelles.

« Une audience foraine sera organisée à Yomou avec l’appui de nos partenaires techniques et financiers, afin de montrer à la population qu’on ne doit plus cacher les cas de viol. Dénoncer un viol, ce n’est pas aller contre une famille ni contre une victime, mais c’est protéger des milliers de filles exposées au même danger. Nous veillerons à ce que toutes les dispositions légales soient appliquées à la lettre », a-t-il précisé.

Le cri d’une mère éprouvée

Très affectée, la mère d’Élisabeth a exprimé sa reconnaissance envers les autorités, tout en réclamant que justice soit rendue.

« Je remercie le président de la République et son gouvernement, ainsi que le gouverneur. Le président est même venu au chevet de ma fille à l’hôpital pour nous consoler. Ils m’ont soutenue depuis que ma fille a été victime. Mais je demande que justice soit faite pour mon enfant », a-t-elle déclaré, la voix tremblante.

À travers ce drame, les autorités rappellent que la lutte contre les violences basées sur le genre passe par la dénonciation systématique de ces crimes, afin d’empêcher que de telles tragédies ne se reproduisent.

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