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L’école élémentaire de Kamsar Cité 1, créée en 1977 par la CBG, est composée de 26 salles de classe et accueille aujourd’hui près de 1 500 élèves. Cette école, autrefois bien équipée et entretenue par la compagnie, a perdu son prestige d’antan. Avec la décentralisation, elle fait désormais face à d’énormes difficultés.
Interrogé par un reporter de Guineematin.com, le directeur de l’établissement, Youssouf Mafoudia Camara, tire la sonnette d’alarme sur la vétusté des infrastructures, l’absence de clôture, le manque d’eau dans les toilettes, le mobilier délabré et l’insécurité grandissante. Autant de problèmes aggravés, selon lui, par la politique de décentralisation.
Malgré plusieurs courriers adressés à la commune, les réponses sont restées sans suite. Le directeur précise que la CBG est disposée à intervenir, mais uniquement sous la directive de la commune.

« L’école élémentaire de Kamsar Cité 1 a été créée en 1977 par la CBG. Et je vous le dis sans gêne : à l’époque, cette école était une fierté pour les enfants de Kamsar, parce que tous les enfants des cadres y étudiaient. À ce moment-là, il n’y avait pas encore la politique de décentralisation, ni d’écoles privées. La seule école à Kamsar Cité, c’était l’école élémentaire de Kamsar Cité. Les enfants des cadres, des directeurs, des superviseurs de la CBG et d’autres responsables fréquentaient tous ici. L’école était totalement prise en charge par la CBG. Tout allait bien, vraiment c’était une fierté pour les enfants de Kamsar. On pouvait même dire que c’était une perle, car on y voyait des choses qu’on ne voyait nulle part ailleurs en Guinée : la qualité du mobilier scolaire, la direction, les équipements, les toilettes… Tout fonctionnait parfaitement. Mais avec la politique de décentralisation, aujourd’hui, l’école est dans un état vraiment alarmant. Il faut le dire sans détour. L’école élémentaire de Kamsar Cité 1 est l’une des plus grandes de la région. Elle compte 26 salles de classe construites selon les normes standards. Avant le déguerpissement de 2023, l’école accueillait plus de 2 325 élèves. Aujourd’hui encore, malgré tout, nous avons un effectif avoisinant 1 500 élèves, venus pour la plupart de Camp Balanta, une zone essentiellement peuplée de pêcheurs. Les enfants des travailleurs de la CBG sont désormais très rares dans nos classes, sauf quelques cas d’enfants confiés. C’est pourquoi, malheureusement, notre école est aujourd’hui à l’abandon. Parmi les principales difficultés auxquelles nous faisons face, il y a d’abord la clôture. Elle est défectueuse et laisse libre accès à tout le monde. Pendant les vacances ou la nuit, la cour devient un repaire pour les délinquants. Même pendant les cours, des gens entrent de partout, ce qui pose un véritable problème de sécurité. Ensuite, il y a la question des toilettes. Nous disposons de trois blocs bien construits, mais ils sont inutilisables faute d’eau. Le grand regard est bouché, et les enfants sont parfois obligés de se soulager dans la nature, ce qui expose à des risques d’épidémie. L’eau vient très tôt le matin et revient tard le soir, rendant toute gestion impossible. La solution durable serait de remplacer ces toilettes par des latrines à fosses directes. Enfin, le mobilier scolaire pose également problème. Depuis la création de l’école en 1977, c’était la CBG qui s’occupait de tout. Mais avec la décentralisation, ce n’est plus le cas. Aujourd’hui, les bancs sont rouillés, les planches cassées, et les élèves travaillent dans des conditions très difficiles », a-t-il souligné.
Poursuivant, Youssouf Mafoudia Camara indique que la rénovation de l’école, effectuée en 2017, a été bâclée. Il souligne que, malgré les nombreux courriers adressés à la commune, aucune réponse n’a été donnée.
« La majorité de nos élèves sont des enfants de pêcheurs. Les parents, souvent absents pour raison de travail, ont du mal à suivre la scolarité de leurs enfants. Les cotisations de l’APEAE sont difficiles à collecter. C’est une zone où l’État doit véritablement intervenir. En 2017, avant mon arrivée, l’école avait bénéficié d’un grand projet financé par la CBG. À mon arrivée, j’ai écrit à la direction de la CBG, qui m’a répondu favorablement : elle est prête à intervenir, à condition que la commune établisse un programme. Nous avons transmis la lettre à la commune, mais jusqu’à présent, c’est resté sans suite. L’entrepreneur qui avait rénové certains bâtiments a mal fait son travail : lors des pluies, l’eau entre dans les classes. Les toitures refaites fuient, alors que celles construites en 1977 par la CBG sont encore solides. Cela prouve qu’il faut un meilleur suivi des projets communautaires. Aujourd’hui, la clôture est en ruine, les fers ont été emportés par des bandits. Comme la cour est vaste et qu’il n’y a ni gardien ni sécurité, nos installations sont souvent vandalisées. Les cadenas sont cassés, les fils électriques volés. Nous avons adressé plusieurs lettres à la commune, sans réponse », a-t-il déploré.
Par ailleurs, Youssouf Mafoudia Camara se réjoui de la stabilité du corps enseignant.
« La nouvelle délégation spéciale, dirigée par le maire actuel, a montré un intérêt réel. Il est venu visiter l’école et a constaté les dégâts lui-même. Nous le félicitons pour cette initiative et espérons qu’il agira concrètement pour nous venir en aide. Enfin, concernant le personnel enseignant, nous remercions le gouvernement actuel. Pendant plusieurs années, la communauté prenait en charge des contractuels parfois pendant plus de cinq ans en les payant grâce à des cotisations locales. Aujourd’hui, grâce aux recrutements récents, ces enseignants sont devenus fonctionnaires et continuent de travailler ici. Nous n’avons donc pas de problème d’enseignants actuellement. Sur les 26 salles de classe, toutes sont fonctionnelles », a dit Mr Camara.
Ismael Diallo pour Guineematin.com
Tél : 624 69 33 33
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