Un pont de papier entre Moscou et Conakry : la Russie fait don de savoir à l’IUHEG

il y a 4 heures 17
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L’ambassade de la Fédération de Russie en Guinée, par l’entremise de la fondation « Russkiy Mir », a remis ce 21 octobre 2025 un important lot de livres à l’Institut Universitaire des Hautes Études de Guinée (IUHEG), marquant une nouvelle étape dans la coopération éducative entre les deux pays.

Un coin du russe dans une bibliothèque guinéenne. C’est par ces mots que l’ambassadeur de Russie en Guinée, Alexey V. Popov, a salué la création de cet espace dédié à la langue et à la culture russes au sein de la bibliothèque de cet institut, avant de souligner l’importance des liens culturels et éducatifs entre les deux pays :

« C’est un grand honneur pour moi d’être aujourd’hui au sein de l’Institut Universitaire des Hautes Études de Guinée, qui fait partie du complexe éducatif “Bah Kane” », a déclaré le diplomate, saluant au passage la structure pour sa mission éducative qui couvre « l’ensemble du cycle académique – de l’école primaire jusqu’à l’université ».

Le geste, loin d’être symbolique, vise à encourager l’apprentissage du russe en Guinée, une langue présentée par l’ambassadeur comme une passerelle vers de vastes horizons académiques et culturels.

« L’apprentissage de toute langue ouvre de nouvelles portes. Le russe est une clé pour accéder à l’une des grandes cultures mondiales, et aussi une voie directe vers les meilleures universités de Russie », a-t-il poursuivi.

Le diplomate a rappelé les liens historiques entre la Guinée et la Russie, évoquant la fondation de l’Institut Polytechnique (aujourd’hui Université Gamal Abdel Nasser) avec le concours soviétique, et la continuité de cette coopération à travers les bourses russes offertes chaque année à plus de 150 étudiants guinéens.

Le don de la fondation « Russkiy Mir » comprend une collection de livres en langue russe qui viendra alimenter ce nouveau « coin » dédié, pensé comme « un pont entre nos pays », selon les mots de l’ambassadeur.

Cette initiative s’inscrit dans un effort plus large de diffusion de la culture russe, déjà amorcé avec, entre autres, l’accueil en juin dernier de jeunes musiciens du Conservatoire Tchaïkovski de Moscou.

Un regard sénégalais sur l’enseignement guinéen

En écho à cette cérémonie, Martin Nicolas Badiane, directeur général du programme guinéen scolaire de cet établissement, a pris la parole pour livrer un témoignage franc et nuancé sur sa propre expérience du système éducatif local.

« Pour un Sénégalais, ça peut paraître paradoxal de diriger un programme guinéen, mais vous n’êtes pas sans savoir que l’Afrique francophone a en général à peu près les mêmes programmes », a-t-il affirmé, mettant en lumière la proximité académique entre les pays de la région.

Ce regard extérieur a permis de souligner certaines spécificités guinéennes, notamment une orientation marquée vers les sciences, qu’il a observée dès son arrivée.

« Le premier étonnement, c’était de voir le nombre d’étudiants inscrits en terminale sciences mathématiques. […] J’ai trouvé un peuple très porté sur l’étude des sciences. »

Cependant, il n’a pas manqué de noter que cette priorité donnée aux matières scientifiques semble parfois reléguer l’apprentissage des langues et de la culture au second plan — d’où l’importance de diversifier l’offre éducative, notamment grâce à des initiatives comme le « coin du russe ».

Avec un corps enseignant d’une trentaine de professeurs et près de 500 élèves, le programme s’appuie sur des bases solides, bien que l’intervenant souligne quelques différences structurelles entre l’organisation sénégalaise et celle rencontrée en Guinée.

Il évoque notamment la spécialisation des enseignants par matière, une pratique moins répandue dans son pays d’origine.

« Ici, j’ai vu qu’il y a des profs qui se spécialisent en physique et en chimie. […] Ça n’enlève en rien le fait qu’ils ont, à la base, beaucoup, beaucoup. Dès la septième année, ils ont déjà un bon cours de chimie. »

Enfin, l’intervenant a conclu sur l’importance de l’équilibre entre les sciences, les langues, la culture, et même le sport, plaidant pour une approche plus globale de la formation des jeunes :

« Le sport, il y a des métiers qui sont liés au sport à ne pas sous-estimer. »

Christine Finda KAMANO

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