Tueries, drogue et enclavement : les ingrédients d’une insécurité croissante à Coyah

il y a 2 jours 34
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Le procureur du Tribunal de Première Instance (TPI) de Coyah, s’est exprimé lundi sur la montée inquiétante de la criminalité dans la préfecture. Attaques, violentes, cas de vol, meurtres, enclavement de certains quartiers et trafic de drogue alimentent une situation sécuritaire alarmante. Loin d’être un phénomène isolé, cette recrudescence s’ancre dans des réalités sociétales profondes, accentuées surtout à l’approche des grandes fêtes.

Dans un entretien accordé aux journalistes, le procureur Lazare Mamady Bauret, a tiré la sonnette d’alarme sur une situation devenue préoccupante dans la ville de Coyah. Cette préfecture, secouée ces derniers temps par une série d’actes criminels d’une rare violence, notamment les attaques ciblant les conducteurs de motos, les braquages en pleine journée, et tout récemment, le meurtre atroce d’une femme enceinte, tuée puis brûlée par son propre mari.

Pour le magistrat, cette recrudescence de la criminalité s’explique en partie par des facteurs structurels et sociaux : « La criminalité à Coyah, disons que c’est un fait sociétal. Elle est souvent plus visible à l’approche des grandes fêtes. Ça commence par des petits vols, puis ça dégénère en des crimes plus graves », a-t-il confié.

Des zones hors de contrôle

L’une des causes majeures évoquées par le procureur est l’éloignement de certains quartiers de Coyah, où la présence de l’État reste quasi inexistante. « Coyah est une ville en pleine expansion. On a des quartiers très éloignés du centre, où il n’y a ni police, ni gendarmerie. Ce sont des zones abandonnées où des nids de bandits se forment et opèrent en toute impunité », a-t-il déploré.

Ces zones enclavées offrent un terrain propice à la prolifération de la petite et moyenne criminalité. Le manque d’infrastructures, l’absence de services de sécurité et la précarité qui y règne facilitent la montée des violences.

Le rôle des drogues et des frontières poreuses

Le procureur n’a pas manqué de souligner le rôle que joue la drogue dans cette dynamique criminelle. Coyah, située à proximité de la Sierra Leone, subit les conséquences de ses frontières poreuses. « La consommation de drogues est importante ici. Et cela est dû, entre autres, à notre proximité géographique avec la Sierra Leone. Ces substances entrent facilement, en quantité non négligeable, et alimentent la délinquance », a expliqué Lazare Mamady Bauret.

La circulation incontrôlée des stupéfiants constitue ainsi un facteur aggravant, en particulier chez les jeunes. Les réseaux de trafic prospèrent dans ces zones délaissées, renforçant l’insécurité dans la préfecture.

Une riposte judiciaire et sécuritaire en cours

Malgré ces défis, le procureur a salué les efforts des forces de l’ordre. « Actuellement, la police et la gendarmerie font un travail remarquable. Ils interviennent régulièrement dans les quartiers à risque que nous avons déjà identifiés. Chaque semaine, un nombre important de consommateurs et de délinquants est déféré devant notre juridiction », a-t-il déclaré.

Face à cette situation, Lazare Mamady Bauret a exhorté les autorités locales et nationales à agir de manière concertée. « Il faut une réponse multisectorielle : renforcer les services de sécurité, améliorer l’accès à l’éducation et sensibiliser la jeunesse. La criminalité ne se combat pas seulement dans les tribunaux, elle se prévient d’abord sur le terrain », a-t-il conclu.

Il faut noter que, Coyah, ville en plein développement, se retrouve aujourd’hui à la croisée des chemins : entre modernisation urbaine et menaces sécuritaires.

Sâa Robert Koundouno

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