Trois ans de guerre en Ukraine : l’Union européenne réaffirme son soutien à Kiev et appelle la Guinée à se positionner

Ce 24 février 2025 marque le troisième anniversaire du début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un conflit qui a bouleversé l’ordre géopolitique mondial et causé d’importantes pertes humaines et matérielles. À cette occasion, les ambassadeurs des pays membres de l’Union européenne se sont réunis au siège de la délégation de l’UE en Guinée afin de réaffirmer leur condamnation ferme de l’agression russe et de renouveler leur soutien indéfectible à l’Ukraine.

Lors de cette rencontre diplomatique, les représentants européens ont une fois de plus dénoncé l’illégalité de cette guerre et appelé les autorités guinéennes à adopter une position plus claire en faveur de l’Ukraine. Ils ont insisté sur l’importance du respect du droit international, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États, rappelant que la communauté internationale ne peut rester indifférente face à une telle violation des principes fondamentaux des Nations unies.

Ci dessous la déclaration du consul honoraire de l’Ukraine Charles Amara Sossoadouno :

« Il y a trente ans, en 1994, l’Ukraine prenait une décision historique en signant le Mémorandum de Budapest. En renonçant volontairement à son arsenal nucléaire alors le troisième plus important au monde elle plaçait sa confiance dans des garanties internationales censées assurer son indépendance, sa souveraineté et l’intégrité de son territoire. Parmi les puissances signataires de cet engagement figuraient la Russie, les États-Unis, le Royaume-Uni, ainsi que la France et la Chine.

Pourtant, ces engagements solennels ont été bafoués. Dès 2014, la Russie violait le droit international en annexant illégalement la Crimée. Puis, en février 2022, elle lançait une invasion à grande échelle de l’Ukraine, marquant ainsi un tournant dramatique dans l’histoire contemporaine et infligeant d’immenses souffrances au peuple ukrainien.

Cette agression constitue une menace directe pour la paix et la sécurité internationales. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et la création des Nations Unies, la résolution des différends entre États repose sur la diplomatie et les décisions du Conseil de sécurité. L’usage unilatéral de la force pour envahir un État souverain crée un précédent dangereux. Il remet en cause l’équilibre mondial, ravive d’anciens conflits et accroît le risque de déstabilisation bien au-delà des frontières ukrainiennes.

Par ailleurs, nous assistons à une évolution inquiétante des relations internationales: l’exploitation des ressources naturelles et des alliances stratégiques devient un instrument de marchandage en échange d’une protection militaire ou d’un soutien diplomatique. Cette nouvelle forme de domination, qui s’apparente à une instrumentalisation des États les plus vulnérables, menace l’ordre international fondé sur le droit, la justice et la coopération entre nations.

Face à ces défis, il est impératif que nous restions unis et déterminés à défendre les principes fondamentaux de liberté, de souveraineté et de paix. L’Ukraine ne lutte pas seulement pour son existence, elle défend également les valeurs universelles qui garantissent la sécurité et la stabilité du monde entier. Vive la liberté, vive la paix. » A lu Charles Amara Sossoadouno.

Cette commémoration intervient dans un contexte où la guerre se poursuit avec une intensité variable, marquée par des affrontements meurtriers et des tensions diplomatiques croissantes entre l’Occident et Moscou. Pour L’ambassadrice de l’union Européenne, c’est une menace pour la sécurité mondiale et particulièrement pour l’Europe :

 » C’est aussi une urgence pour l’Union Européenne qui se sent menacée dans sa sécurité, donc c’est un conflit que nous considérons comme une guerre qui est une menace directe à la sécurité de l’Union Européenne. Cette guerre a un impact pour la sécurité globale du monde, pour la sécurité d’énergie et pour la sécurité alimentaire, ce qui concerne les pays les plus pauvres et les moins développés partout dans le monde et les populations les plus vulnérables y compris les populations de la Guinée. Il va de soi que l’Union Européenne a toujours été auprès de l’Ukraine et continuera d’être auprès de l’Ukraine jusqu’à la fin de cette guerre et la paix durable et juste soit assurée. » A déclaré Jolita Pons.

À date, un soutien à hauteur de 135 milliards d’euros dont 49 pour l’aide militaire est fait à l’Ukraine pour tenir face à « l’agresseur russe » selon l’ambassadrice de l’Union Européenne. Le soutien ne doit pas se limiter là, pour l’ambassadeur de la France en Guinée :

 » Il s’agit d’une guerre pour le droit international et pour l’intégrité territoriale des États. Et ça, un pays comme la Guinée qui a, en 1958, dit sa souveraineté, c’est quelque chose qui marque. Il ne faut pas se tromper, aujourd’hui l’agresseur c’est la Russie. Et c’est la question du droit international qui est en jeu en Ukraine. L’autre aspect de la guerre existentielle, c’est l’architecture de paix que nous voulons pour le monde. Ce n’est pas qu’une question européenne, c’est une question qui est au carrefour de toutes les géographies. Et derrière ce conflit-là, c’est aussi un enjeu pour les citoyens du monde. Et le dernier aspect sur lequel l’ambassadrice de l’Union européenne a beaucoup parlé, c’est une question aussi sur l’architecture mondiale de solidarité. Là, l’Ukraine, c’est le grenier du monde. On l’a vu sur les prix du blé, on l’a vu sur les entrants. Il y avait donc une importance pour vous aussi. Donc derrière ce conflit-là, ce n’est pas un conflit européen, c’est un conflit mondial. Et nous devons être tous solidaires avec les Ukrainiens pour que triomphe le droit international. »

La participation américaine pour la résolution de la guerre qui dure depuis 3 ans est vivement sollicitée. Des démarches diplomatique sont en cours au niveau européen pour trouver immédiatement une solution de sortie de crise. Selon Jolita Pons :

 » Notre haute représentante pour le service extérieur, Margarita Las, va se rendre demain aux États-Unis pour parler avec le secrétaire d’État Rubio, justement parler de comment on va tous ensemble résoudre cette question. Parce qu’il est évident que la position de l’Union européenne reste qu’on ne peut pas discuter de l’Ukraine sans l’Ukraine et de la guerre en Ukraine sans l’Union européenne non plus. Parce que nous sommes concernés. C’est vraiment une guerre qui menace notre sécurité et donc ça ne peut pas se passer sans nous. Donc nous comptons sur nos collègues américains de trouver une solution ensemble. » A dit l’ambassadrice de l’Union Européenne.

Les ambassadeurs de l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne ont aussi pris part à la rencontre. Tous ont affirmé le soutien de leur pays à l’Ukraine. Présent aussi aux côtés des diplomates, le journaliste Guinéen Thierno Amadou M’bonnet Camara, qui a effectué deux missions en Ukraine, a partagé son expérience de toutes les atrocités observées sur le terrain. Pour lui, il est impératif de mettre fin à cette guerre.