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Soixante-six années se sont écoulées depuis que l’ancienne colonie autre fois appelée les Rivières du Sud a brisé les chaînes du joug colonial pour s’engager dans l’ambitieux projet de la souveraineté. Cette longue trajectoire, marquée par des espoirs grandioses et des désillusions cuisantes, soulève une question troublante : avons-nous véritablement matière à fierté ? Si l’indépendance fut sans conteste un acte de bravoure et de dignité, sa gestion postérieure révèle un tableau plus sombre, presque tragique. Les promesses de modernisation, d’émancipation et de prospérité se sont heurtées à l’incurie, à la corruption systémique et à l’aveuglement des élites dirigeantes.
Les années se sont empilées, les discours se sont enchaînés, mais la réalité demeure implacable : les infrastructures élémentaires sont au mieux balbutiantes, les institutions démocratiques vacillent sous le poids des ambitions personnelles, et le tissu social, lui, se déchire dans une lente agonie. Les routes, les hôpitaux, les écoles, symboles de progrès, restent à l’état de chimères inachevées, tandis que le peuple, las d’attendre des lendemains meilleurs, se résigne à un présent marqué par la pauvreté et l’incertitude.
Ce constat, bien que sévère, est aussi un appel : l’histoire n’est pas figée. Soixante-six ans ne sont qu’un chapitre dans le livre d’une nation. Le véritable enjeu aujourd’hui est d’assumer cet héritage pour mieux le transcender, de transformer cette désillusion en une force motrice pour réécrire le futur. C’est dans cette introspection lucide, cette reconnaissance des erreurs du passé, que se trouve la clé d’un avenir dont nous pourrons, enfin, être fiers.