Tribunal du travail: 448 ex-employés attaquent Winning Alliance Africa Port pour licenciement abusif

il y a 4 heures 8
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Le tribunal du travail, présidé par le juge Mohamed Diawara, a examiné ce jeudi 23 janvier 2025 une affaire impliquant 448 anciens employés de la société Winning Alliance Africa Port (WAP) SA. Ces ex-travailleurs poursuivent la société pour  »contestation de licenciement », ainsi que pour réclamer des indemnités diverses, des dommages et intérêts.

Au cours de l’audience, le tribunal a pris acte du départ de l’ancien avocat de WAP, qui avait notifié sa décision au greffe du tribunal, ainsi que de la constitution d’un nouveau cabinet d’avocats pour défendre les intérêts de la société. Ce dernier a demandé un renvoi d’un mois afin de préparer la défense de son client.

En réponse, l’avocat des licenciés, Me Soufiane Kouyaté, a exprimé son mécontentement face aux retards accumulés dans le traitement de ce dossier, qui dure désormais depuis plus d’un an.

« Le calvaire que traversent mes clients est inadmissible. Si un renvoi doit être accordé, qu’il soit ultime », a-t-il insisté, rappelant la souffrance continue des licenciés, qui attendent depuis plus d’un an pour récupérer leurs droits.

Le tribunal a pris acte de la situation, renvoyant l’affaire au 27 février 2025, à la demande de la défense, pour permettre la préparation des répliques aux arguments des licenciés.

Selon Me Kouyaté, ses clients, au nombre de 448, ont travaillé pendant plusieurs années sous leurs contrats avec WAP. Cependant, la société aurait tenté de transférer les employés vers une autre entité. Réalisant que ce transfert ne respecterait pas les conditions légales (salaire, avantages, etc.), WAP aurait cherché à invoquer un motif économique pour justifier leur licenciement.

« Ce motif est fallacieux. WAP n’était pas en faillite, bien au contraire : la société, qui disposait de 10 à 20 camions lors de l’embauche de mes clients, en possède aujourd’hui plus de 700 », a-t-il souligné.

Me Kouyaté a également dénoncé les pratiques de la société après les licenciements. « Certains des licenciés ont été rappelés peu après leur départ pour être réengagés par WAP, avec de nouveaux contrats. Il est clair qu’il s’agissait d’un stratagème pour réinitialiser leurs contrats et les empêcher de revendiquer des primes d’ancienneté. »

Pour l’avocat des licenciés, l’objectif de la société était de « réinitialiser » les contrats de travail afin de ne pas avoir à indemniser les employés pour leurs années de service. Il a ainsi demandé au tribunal de statuer en faveur de ses clients, soulignant que les licenciements avaient été effectués en violation des engagements pris dans les premiers contrats.

Du côté de la défense, le nouveau cabinet d’avocats de WAP a préféré ne pas commenter l’affaire pour le moment, affirmant qu’il se familiarisait encore avec le dossier.

Lire l'article en entier