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Les Forces vives de Guinée menacent de ne pas reconnaître l’autorité du Comité National pour le Rassemblement et le Développement (CNRD) à la fin de l’année en cours (2024). Ce rassemblement, comprenant des coalitions socio-politiques opposées à la gestion actuelle des affaires du pays par les militaires au pouvoir, l’a fait savoir dans une déclaration publiée ce mardi 2 avril.
Dans ce document dont Guineenews a obtenu une copie, « les Forces Vives de Guinée (FVG) condamnent vivement la décision de la junte guinéenne de ne pas organiser, conformément à l’accord conclu avec la CEDEAO en octobre 2022, l’élection présidentielle en décembre 2024 ».
Les membres de ce regroupement socio-politique ne semblent pas surpris, étant donné les sorties du président de la transition, Mamadi Doumbouya, qui a exprimé pour la première fois sa volonté de ne pas respecter cette échéance lors de son discours du nouvel an. De plus, le nouveau Premier ministre, Bah Oury, a annoncé de manière unilatérale le report de la fin de la transition en 2024 lors d’une interview accordée à RFI et a réitéré cette décision lors d’une rencontre le 26 mars dernier.
Les forces vives de Guinée estiment néanmoins que « le report de la fin de la transition sans aucune concertation avec les acteurs socio-politiques compromet tout dialogue sérieux avec la junte au pouvoir. »
Ainsi, ceux qui se veulent être le contrepouvoir face aux militaires qui dirigent le pays d’une main de fer depuis septembre 2021 ne se contentent pas de dénoncer. Concrètement, ils ont leur idée en vue de « respecter le chronogramme élaboré conjointement par le CNRD et la CEDEAO ».
À cet égard, « les Forces Vives de Guinée exigent :
- La mise en place d’un Organe de Gestion Électorale (OGE) indépendant et consensuel conformément aux dispositions des chartes de la CEDEAO et de l’UA.
- Le toilettage et la soumission à référendum de la Constitution de 2010 qui assure la séparation et l’équilibre des pouvoirs, et verrouille fermement la limitation des mandats présidentiels.
- La révision des lois organiques, notamment la loi électorale et la loi sur la Cour constitutionnelle.
- Le recrutement d’un opérateur technique et la révision classique du Fichier électoral de 2020 en excluant définitivement le RAVEC et le RGPH du processus électoral.
- L’abandon des poursuites judiciaires fantaisistes contre les acteurs politiques et les acteurs de la société civile. »
Dans la même veine, « les Forces Vives de Guinée réitèrent leur appel pressant à la formation d’une large coalition patriotique pour exiger la rectification de la transition par la mise en œuvre des mesures ci-dessus indiquées, la restauration des libertés publiques et le retour à l’ordre constitutionnel avant le 31 décembre 2024. Passé ce délai, les Forces Vives de Guinée ne reconnaîtront plus le CNRD. »
Pour fédérer leurs compatriotes autour de cet idéal, les Forces Vives de Guinée entendent ratisser large. Elles « invitent leurs partisans et militants ainsi que les Guinéens pro-démocratie à se mobiliser pour répondre, avec la plus grande combativité, aux mots d’ordre qu’elles ne tarderont pas à lancer, pour la défense de nos droits et libertés bafoués et pour exiger l’organisation avant la fin de l’année d’élections inclusives, libres et transparentes ».
Et elles ne semblent pas manquer d’arguments pour motiver les Guinéens, que le CNRD ne ménage aucun effort pour se désintéresser de la politique, au profit d’un développement mis en avant à cet effet.
« Après plus de deux ans de transition, la Guinée ne dispose toujours pas de projet de Constitution, ni de Code Électoral, ni d’Organe de Gestion des Élections, ni de Fichier, ni d’Opérateur technique », constatent-elles.
Avant d’attaquer : « au lieu de s’atteler à réunir les conditions nécessaires à l’organisation des élections, le CNRD renforce la restriction des libertés publiques et multiplie le harcèlement à l’encontre des leaders socio-politiques et des journalistes. »
Il est à noter que cette déclaration intervient juste après celle prise par les FVG, protestant contre le décret qui a dissous les conseils communaux.