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Le glissement de terrain survenu à Manéah, dans la préfecture de Coyah, continue d’alimenter le débat sur la problématique de l’urbanisation en Guinée.
Pour de nombreux observateurs, ce drame était pourtant prévisible, mais les mesures de prévention n’ont pas été mises en œuvre en amont pour éviter une telle tragédie.
Dans un entretien accordé à notre rédaction, Kalémodou Yansané, ancien cadre du ministère des Travaux publics, a rappelé avoir à plusieurs reprises alerté sur la multiplication des constructions anarchiques.
« On ne peut que déplorer ces morts et présenter, comme il est de coutume, nos condoléances attristées. Je savais que nous courions d’énormes risques d’éboulement dans la zone de Manéah. Ceux qui me suivent sur les médias peuvent témoigner que, depuis dix ans, je ne cesse d’attirer l’attention des citoyens et des autorités sur l’occupation des zones à risque », a-t-il indiqué d’entrée.
L’ancien député a également précisé qu’en tant que membre de la commission en charge de l’Habitat à l’Assemblée Nationale, il avait interpellé le ministre de l’Habitat de l’époque au sujet de la prolifération des constructions sur la montagne de Manéah et de l’obstruction des voies d’écoulement des eaux pluviales.
« Chaque année, nous répétons la même chose, la même interpellation, mais la pratique se poursuit de plus belle. Nous avons rappelé le triste exemple du glissement de terrain survenu il y a quelques années à Freetown, qui avait causé des centaines de victimes. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Ce qu’on craignait est arrivé, hélas », a-t-il déploré.
Selon Kalémodou Yansané, les responsabilités sont partagées à trois niveaux :
a) Ceux qui acceptent d’occuper les zones à haut risque, parfois en toute connaissance de cause ;
b) les autochtones et autorités locales qui laissent faire, souvent avec complicité ;
c) les services techniques compétents, qui ferment les yeux, s’abstiennent de sanctionner et abusent parfois de la naïveté des citoyens en leur délivrant des documents d’occupation.
Il invite l’État à prendre des mesures appropriées pour mettre fin à ces pratiques et appelle à renforcer les campagnes de sensibilisation à l’endroit des populations.
Hadja Kadé Barry