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Le procès intenté contre Thierno Souleymane Korbonyah Baldé et Ibrahima Korbonyah Baldé par deux expatriés Turcs s’est ouvert au tribunal de première instance de Dixinn ce jeudi, après plusieurs rebondissements judiciaires.
Les deux frères Korbonyah sont poursuivis par Murat Sen et Yaldiz pour des faits d’escroquerie, de faux et usage de faux. À l’ouverture de l’audience, les deux Turcs, qui se sont constitués partie civile, étaient absents de la salle.
Le juge audiencier a quand même ordonné l’ouverture des débats avec la comparution du seul prévenu présent, ce, au grand dam de leur conseil.
Thierno Souleymane Korbonyah Baldé qui comparait libre, au cours de sa déposition, a déclaré qu’il était le financier de l’entreprise MGD sarl, spécialisée dans la confection des meubles.
Il précise que c’est bien lui qui a approché les deux Turcs pour leur expertise dans le domaine. S’agissant des 40% de part qui leur revenaient, Souleymane Korbonyah a indiqué qu’ils ne pouvaient pas les payer d’autant qu’ils se sont évertués à des pratiques qui étaient à l’encontre de leur partenariat.
« Je suis le financier, ils sont venus pour rentrer dans ce qui n’est pas leur problème. Leur travail c’est dans la production et non dans la gestion (…). Ils ne peuvent pas avoir les 40% parce qu’ils n’ont pas produit », a-t-il lâché.
À la question de la partie de la partie civile de savoir si le prévenu avait fait l’état financier depuis la création du compte de l’entreprise, celui-ci a répondu par l’affirmative. Durant la période de collaboration, renchérit-il, ils percevaient régulièrement leur part.
Au terme de quelques questions des parties au procès, le juge a ordonné l’ouverture des réquisitions et des plaidoiries. Il n’en fallait plus pour exacerber la colère de l’avocat de la partie civile qui dénonce le fait que toutes ses demandes ont été rejetées par le tribunal. Il fera comprendre sa désapprobation face à la démarche du tribunal avant de quitter la salle d’audience.
Interrogé par notre reporter sur place, l’avocat a fait une description de la situation.
« C’est un procès avec une balance très mal équilibrée. Les parties civiles qui se sont senties lésées par une infraction de faux et d’escroquerie, ont déposé plainte devant le tribunal de Dixinn contre les frères Korbonyah (…). Vu la complexité de la procédure, il y a eu tellement d’intervenants, d’acteurs judiciaires qui ont connu la procédure et qui y ont posé des actes, des comptables qui ont travaillé dans leur structure… Il y en a plein à vérifier. Malgré cela, le tribunal veut vraiment se débarrasser de cette affaire à la va-vite, mais ça ne marchera pas », a-t-il prévenu.
L’avocat a notamment dénoncé ce qu’il qualifie de refus de comparution du second prévenu Ibrahima Korbonyah Baldé. Il a également demandé la comparution du notaire qui a établi les actes, mais en vain.
« J’ai demandé à ce que Ibrahima soit interrogé de là où il est, j’ai fait cette demande le tribunal a rejeté. Tout ça parce qu’il faut aller vite. Après cela, j’ai demandé la comparution du notaire qui a établi les actes. Il peut venir au tribunal pour nous parler de la sincérité de cet acte parce que c’est là où il y a le problème. Si on parle de faux c’est pour cela. On dit non, ce n’est pas la peine qu’il vienne on peut passer outre », a-t-il fustigé.
Quelques mois plutôt, les deux Turcs avaient été condamnés suite à une décision rendue dit-il, « par un juge incompétent qui, malgré l’évidence, a fermé les yeux comme ce qui se passe ici pour rentrer en condamnation contre eux. Avant-hier, sa décision a été annulée parce que son incompétence est avérée et sur le champ, la CRIEF a ordonné leur remise en liberté. Alors c’est suite à un dysfonctionnement qu’ils n’ont pas pu comparaître aujourd’hui. Si je demande cette doléance au juge étant plaignant, d’accorder un renvoi afin qu’ils viennent donner version des faits, pour moi il était de bon droit que le juge accepte cela. Mais il dit non, ce n’est pas opportun. Là aussi, il est passé outre. Il ordonne l’ouverture des réquisitions et des plaidoiries… C’est pourquoi je suis sorti de la salle », a-t-il justifié, ajoutant que la position du tribunal est toute tranchée
Toutefois, il a juré qu’il ne se laissera pas faire. Quelle que soit la décision qui doit intervenir, poursuit-il, si ce n’est pas une décision qui rétablit ses clients dans leurs droits, il a juré d’user de tous les moyens de recours en sa possession afin que ses clients soient rétablis dans cette affaire.
« On ne se laissera pas faire. Mes clients ont quitté la Turquie uniquement pour ça. Ils ont signé une convention de partenariat avec ces deux frères Baldé, qui les ont exploités trois ans durant sans aucun état financier. Selon cet accord, mes clients devraient bénéficier de 40% des parts et eux 60% mais ils n’ont rien reçu. C’est quand ils ont réclamé leur part de dividende qu’ils ont commencé à leur créer des problèmes. Leur objectif ( les Korbonyah ndrl) c’est d’envoyer les expatriés, les exploiter et faire tout pour leur faire fuir le pays. C’est de l’injustice », a-t-il crié.
Bien qu’il ait boudé la salle, le procureur Biwon Milimono a poursuivi ses réquisitions. le magistrat debout a déclaré que c’est lorsque le prévenu a déniché les manœuvres frauduleuses de ses partenaires, dans l’achat des matériels à travers la surfacturation que leur différend est né. Il révèle également que celui-ci avait pris un appartement pour les deux Turcs et mis un véhicule à leur disposition….
S’agissant de l’absence du second prévenu, Ibrahima Korbonyah Baldé, il a martelé que celui-ci n’en est pour rien dans cette affaire.
C’est ainsi qu’il a demandé au tribunal de renvoyer la partie civile et le ministère public à mieux se pourvoir.
De son côté le conseil du prévenu, a déclaré que ses clients sont victimes. D’après lui, ils ont été arnaqués par les Turcs qui s’évertuaient à la surfacturation dans l’achat du matériel en Turquie. C’est ainsi qu’il a demandé 2 milliards GNF de dommages et intérêts en faveur de ses clients.
L’affaire a été renvoyée au 21 novembre prochain pour les plaidoiries du conseil de la partie civile, avant le verdict du tribunal.
Alhassane Fofana