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Dieu a donné, Dieu a repris. Né en 1963 à Siguiri, Mory Dyéli Denn Kouyaté était le fils de feu Elhadj Sékou Deen et de Diènè Kouyaté. Il a grandi à Siguiri, où il a été élevé non seulement par sa mère biologique, mais aussi par sa marâtre, dame Nako Kouyaté, qu’il considérait comme une seconde mère.
Issu d’une famille profondément attachée aux valeurs ancestrales africaines, Mory Dyéli Denn a grandi dans un environnement où le respect, la transmission et l’éducation tenaient une place centrale. Son enfance fut riche en leçons de vie, dont il tira des enseignements précieux qui ont guidé son parcours artistique, imprégné de sagesse, de générosité et de réussite.
Descendant direct de la lignée prestigieuse des griots Kouyaté, Mory a très tôt troqué sa tenue d’écolier pour l’habit de l’artiste, façonné par la tradition orale. Il aimait le dire fièrement : « Je suis un griot. »
Séduit dès son plus jeune âge par l’art, bien plus que par une carrière bureaucratique — malgré les attentes de son père, un intellectuel respecté —, Mory choisit la voie musicale. Il apprit à dompter les six cordes de la guitare, et y plaqua sa voix puissante et envoûtante.
À seulement 15 ans, il quitta Siguiri pour Kankan, où il fut accueilli par feu Sandaly Kouyaté, alias « Balakala », ancien membre du mythique Horoya Band et du 22 Band de Kankan. Il fit ses premières armes dans les orchestres « Révolution Band » et « Mini Orchestre » de Kankan avant de rejoindre Conakry en 1987.
C’est à la RTG qu’il enregistra ses premières chansons, sous la houlette du technicien Jean-Baptiste Williams. Pour ce premier projet, il fut accompagné par des musiciens de renom tels que Ibrahima Soumano « Brahima RDA », feu Laye Dioubaté « Laye Dodo », feu Mamady Kourouma « Tabuley », Missia Saran Diabaté, entre autres.
Ce premier enregistrement, fruit de la RTG, sera le point de départ d’une carrière remarquable. Il donna naissance à son premier album « Nimassa », rapidement suivi par d’autres œuvres saluées pour leur authenticité et leur richesse musicale.
Artiste prolifique et inspiré, Mory Dyéli Denn sortira au total sept albums et réalisera de nombreux featurings avec des artistes guinéens et africains. Sa discographie est marquée par des succès incontournables tels que Nimassa, Kononenta, Retour à la source, Tinkisso, autant de chefs-d’œuvre qui ont marqué les esprits.
Son parcours fut également marqué par une rencontre décisive avec le musicien français Jean-Philippe Rykiel, qui influencera profondément son univers artistique. Cette collaboration, née grâce au célèbre guitariste Ousmane Kouyaté, dans le cadre de la préparation de l’album Domba, a permis à Mory d’explorer de nouveaux horizons musicaux, sans jamais trahir les sonorités mandingues qui fondaient son identité.
Cette amitié artistique entre Mory et Jean-Philippe — pianiste, claviériste et arrangeur — donnera naissance à une fusion musicale unique, respectueuse des racines tout en s’ouvrant à l’universel.
Il y a un an, le « Bélébéléba », ce « Mike Tyson » de la chanson guinéenne à la voix d’acier, tirait sa révérence.
Aujourd’hui, son souvenir reste intact. Depuis Lyon, Bachir Keïta se souvient encore de toi, artiste aux multiples talents, voix du Mandingue, fierté de toute une génération.
Repose en paix, Bélébéléba.
LY Abdoul pour Guinéenews