Tountouroun (Labé) : la tête de source du fleuve Gambie gravement menacée

À Horé Dima (dans la sous-préfecture de Tountouroun, préfecture de Labé), les habitants de la localité lancent un cri d’alarme face à la dégradation inquiétante de la tête de source du fleuve Gambie. Entre éboulements, boues et pollution, la principale ressource en eau de la localité est menacée de disparition, plongeant les populations dans de sérieuses difficultés, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Alseny Sow, chef de secteur de Horé Dima, dénonce avec amertume la dégradation de ce site stratégique.

Alsény sow, chef secteur Horé Dima

« Nous sommes à Horé Dima, plus précisément à l’endroit communément appelé Horé Salo, un côté de la source. C’est ici que nous assistons à des fissures de la terre, suivies d’éboulements entraînant des amas de terre et de boue qui envahissent le lit du cours d’eau en surplombant de grandes nappes. Or, cette situation constitue une menace réelle et contribue fortement à la dégradation de l’environnement », déplore-t-il.

Selon le chef de secteur de Horé Dima, les tentatives de reboisement menées avec les ressortissants sont restées vaines. Les grands trous béants et le drainage continu de la boue ont fini par tarir le cours d’eau pendant la saison sèche dans plusieurs zones stratégiques.

« Autrefois, une route passait par ici, mais aujourd’hui tout est détruit. En contrebas, il ne reste que de la boue et des eaux polluées. Nous avons même tenté de reboiser ce site en collaboration avec les ressortissants. Cependant, en raison de l’ouverture de grands trous béants et du drainage de la boue vers la conduite d’eau, nos efforts n’ont pas abouti. Conséquence : le cours d’eau se tarit pendant la saison sèche dans des zones stratégiques, ce qui constitue une véritable menace pour cette source vitale… Cette source ne doit pas disparaître à cause de ces drainages de boue, car c’est bien elle qui a donné naissance au fleuve Gambie. Les autorités sont informées, mais nous interpellons encore une fois le gouvernement afin qu’il prenne les mesures nécessaires. Chaque année, cet éboulement progresse de 2 à 3 mètres, fermant les nappes phréatiques, salissant l’eau et perturbant son orientation. Aujourd’hui, les habitants des villages environnants n’ont plus accès à l’eau potable, et même les animaux n’ont pas d’abreuvoir. C’est vraiment difficile, regrettable et même une honte. Car, si l’on parle du fleuve Gambie, c’est bien ici son point de départ. J’avoue que les autorités locales connaissent parfaitement les difficultés actuelles », a-t-il dit avec un air préoccupé.

Dans le même esprit, Madame Ousmane Diallo, porte-parole des femmes du district de Horé Dima, a exprimé son inquiétude.

Ousmane Diallo, porte-parole des femmes du district de Horé Dima

« Nous n’avons pas de route, et la source de Horé Dima, qui constitue le point de départ du fleuve Gambie, est gravement menacée de tarissement pendant la saison sèche. Cela compromet la desserte en eau, alors que les forages disponibles sont insuffisants pour la population. Actuellement, notre marigot est envahi par des boues et des vagues de terre qui continuent d’obstruer le lit du cours d’eau en provenance des côtes. Nous demandons donc une assistance urgente pour le curage et le dégagement de ce cours d’eau victime d’une dégradation environnementale inquiétante. Nous avons reçu beaucoup de promesses, mais jusque-là rien n’a été fait », a-t-elle déploré.

De retour de Tountouroun (Labé), Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél : (00224) 628 51 67 96

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