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Ce vendredi 11 octobre, un protocole d’entente sur l’interconnexion à la fibre optique a été signé à Conakry entre la Côte d’Ivoire et la Guinée. Cet accord a été formalisé par le ministre ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation, Kalil Konaté, et la ministre des Postes, Télécommunications et de l’Économie numérique de Guinée, Rose Paula Pricemou. Les deux ministres étaient accompagnés de leurs équipes techniques respectives lors de cette signature.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la Coopération Stratégique et du Renforcement des Infrastructures Numériques, répondant à la volonté du président de la Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara, et du Général Mamadi Doumbouya de la Guinée.
Avant la signature, les différentes structures impliquées ont été présentées, et des échanges ont eu lieu concernant divers projets de coopération bilatérale. Une visite guidée a également été organisée au centre de supervision de l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT) en Guinée.
Après la signature du protocole, les ministres Kalil Konaté et Rose Pola Pricemou ont tenu un point de presse pour parler de cette nouvelle coopération.
Dans son intervention, Rose Paula Pricemou a souligné l’importance de cette initiative pour la Guinée : « La vision du Chef de l’Etat, c’est de faire des télécommunications un levier pour un développement durable. Cette vision se traduit par la synergie d’action gouvernementale. Aujourd’hui, en Guinée, la connectivité joue un rôle majeur dans notre écosystème et cela passe par des actions pour améliorer la qualité des services, la résilience et le coût. »
Avant la Côte d’Ivoire, le Mali avait déjà signé un accord de ce genre avec la Guinée. « Nous avons récemment interconnecté avec le Mali, et maintenant avec la Côte d’Ivoire, qui bénéficie de cinq câbles sous-marins. »
Cette interconnexion, selon Rose Pola Pricemou, vise à créer de la redondance pour pallier d’éventuels sinistres sur les câbles sous-marins : « Notre objectif est de créer de la redondance et de la résilience, ainsi que d’augmenter le trafic économique régional. Cela permet non seulement de développer notre économie, mais aussi de créer des emplois pour maintenir cette interconnexion, au bénéfice de nos deux peuples. »
Kalil Konaté a également mis l’accent sur l’importance de l’interconnexion pour la continuité des services en cas de sinistre : « Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, nous avons six câbles sous-marins. . C’est bon qu’on ait cette interconnexion de sorte que quand il y a la survenance d’un sinistre on puisse continuer de desservir notre pays frère à partir de la Côte d’Ivoire. Le 14 mars, 4 des 5 câbles sous-marins qui alimentent la Côte d’Ivoire ont été coupés. Donc cette interconnexion permet des échanges de marchés de données qui nous permettent d’assurer la continuité de service de part et d’autre des frontières. »
Le ministre ivoirien a évoqué l’importance de la mutualisation des ressources pour que l’Afrique puisse héberger ses propres données pour garantir la souveraineté de ses informations : « Nous devons aussi mutualiser nos ressources pour développer des datacenters en Afrique. Actuellement, il y a moins de 100 datacenters en Afrique sur un total de 4 897 dans le monde. En mutualisant nos ressources financières, nous pourrions construire des infrastructures de qualité supérieure et héberger nos données localement, garantissant ainsi la sécurité et la souveraineté de nos informations. »
Cet accord entre la Côte d’Ivoire et la Guinée marque un pas important vers une meilleure intégration numérique et une résilience accrue des infrastructures de télécommunications en Afrique de l’Ouest. Il ouvre la voie à une coopération renforcée, bénéfique pour les économies des deux pays et pour le bien-être de leurs populations.