Retrait des permis miniers : la Guinée face à une avalanche de procédures internationales

il y a 16 heures 30
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Depuis mai 2025, les autorités guinéennes mènent une vaste opération d’assainissement dans le secteur minier. Plus de 300 permis ont été retirés à diverses sociétés, y compris à des poids lourds comme Guinea Alumina Corporation (GAC) et Axis Minerals, etc.

Selon afrique-sur7.fr, Axis Minerals — implantée en Guinée depuis 2013 — a vu sa licence révoquée par décret le 14 mai dernier, sans notification officielle ni consultation préalable. Cette décision est intervenue alors que l’entreprise avait produit plus de 17 millions de tonnes de bauxite sur les cinq premiers mois de 2025, contre 18,3 millions de tonnes en 2024.Des sources proches du dossier, citées par le média, estiment qu’Axis Minerals a été « traitée de manière injuste par un État manifestement opposé à elle, indépendamment de sa situation juridique ou de sa contribution au développement socio-économique du pays ». Le retrait de sa licence priverait plus de 5 000 employés de leur emploi.La société aurait engagé des recours judiciaires contre l’État guinéen, en s’appuyant sur différents traités internationaux et sur le Code minier national. Financial Afrik rapporte qu’Axis Minerals aurait mandaté le cabinet d’avocats international Jones Day et engagé des procédures sur la base des traités d’investissement entre les Émirats arabes unis et la Guinée, avec des demandes d’indemnisation qui « s’élèveraient à plusieurs milliards de dollars ».En juin dernier, Jones Day a indiqué « conseiller une société minière dans un différend avec un État africain au sujet du retrait illégal de permis miniers et de l’expropriation d’actifs ». Le cabinet n’a toutefois mentionné ni Axis Minerals, ni la Guinée, même si le lien semble évident.Le 16 mai, dans un communiqué distinct, Falcon Energy Materials a annoncé le retrait de ses permis d’exploration et d’exploitation, dénonçant « sans équivoque » une décision « illégale et totalement contraire à la lettre et à l’esprit de la législation minière guinéenne ». La société a indiqué qu’elle « engagera toutes les voies de recours juridiques disponibles, en Guinée et à l’international, pour défendre ses droits et protéger son investissement ».

GAC, filiale de l’entreprise émiratie EGA, avait également engagé des procédures d’arbitrage à la suite du retrait de sa concession et de ses permis miniers.

Des signaux négatifs pour l’investissement

Cette série de retraits pourrait refroidir les investisseurs étrangers, au profit de concurrents régionaux comme le Ghana et la Côte d’Ivoire. Contrairement à la Guinée, où les décisions sont jugées abruptes, ces deux pays mènent leurs réformes minières dans un cadre de dialogue avec les opérateurs du secteur.Avant même cette vague de sanctions, l’Institut Fraser avait déjà rétrogradé la Guinée de 18 places dans son enquête annuelle 2024, classant le pays parmi les dix juridictions minières les moins attractives au monde (74ᵉ place). Le Ghana, lui, est passé de la 58ᵉ à la 46ᵉ place, tandis que la Côte d’Ivoire a atteint le 55ᵉ rang, confirmant son attractivité.

Un contexte qui pourrait offrir un avantage stratégique à ces voisins, au détriment de la Guinée, pourtant dotée de l’un des sous-sols les plus riches du continent.

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