Retour à l’ordre constitutionnel : « si on doit commencer par le référendum, il n’y aura pas d’élection cette année… », prévient Sékou Savané

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Après plusieurs mois de silence, le doyen Sékou Savané surnommé le « lion de la savane » est sorti de sa réserve.

L’ancien député uninominal de Siguiri qui vit désormais dans sa préfecture natale a accordé une interview à des journalistes ce jeudi 30 mai 2024 à son domicile. L’ancien compagnon d’Alpha Condé s’est prononcé sur plusieurs sujets de l’actualité guinéenne.

Parlant de l’éventuel glissement du calendrier de la transition, l’ancien militant et membre fondateur du RPG arc-en-ciel a dédouané le Premier Ministre pour charger le Président Mamadi Doumbouya.

« Bah Oury a été installé le 27 février (2024). De cette date à nos jours, cela fait trois mois et trois jours. En trois mois et trois jours, qui peut organiser d’élections ? Bah Oury ne peut organiser d’élections en trois mois trois jours. Depuis l’installation du Général Mamadi Doumbouya à la tête du pays, il y a de cela 32 mois 25 jours aujourd’hui. Si durant toute cette période aucune élection n’a été organisée, peut-on porter la responsabilité à Bah Oury ? Je dis non, cette responsabilité c’est au Général Mamadi Doumbouya. Nous devons lui dire d’organiser maintenant les élections. De l’autre côté, puisque Bah Oury est venu, nous devons lui exiger de tout faire pour organiser les élections », a déclaré doyen Sékou Savané.

Selon le chronogramme, le référendum sera la première étape du retour à l’ordre constitutionnel. Et il pourrait être tenu avant la fin des 24 mois de transition prévus avec la CEDEAO a laissé entendre Bah Oury, récemment. En politicien averti, Sékou Savané jure qu’il n’y aura pas d’élection cette année, si les choses se font sur cette base.

« Ce que j’apprends à propos des élections en Guinée, qu’on va commencer par le référendum constitutionnel. Si cela demeure le cas, cette année va finir et l’élection référendaire n’aura pas lieu car, le processus d’un référendum est tout à fait long. Il faut vulgariser la constitution à soumettre, procéder à son amendement et apporter des corrections. C’est après tout cela, qu’on va sortir maintenant la version définitive de la constitution. En tenant compte de toutes ces étapes, si on doit commencer les élections par le référendum, croyez, il n’y aura pas d’élection cette année. D’ailleurs, il n’y a même pas eu de recensement électoral encore. À mon avis, c’est la classe politique qui devrait exiger du gouvernement d’organiser des élections communales en lieu et place de l’installation des délégations spéciales par le pouvoir en place. Si cela n’a pu avoir lieu, que le gouvernement organise alors ne serait-ce qu’une élection avant la fin de cette année », a-t-il lancé en langue maninka.

D’autres angles de l’interview du doyen Sékou Savané, sont à retrouver prochainement sur Mosaiqueguinee.com.

Thierno Mamadou

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