Rentrée des jeudis de la presse à l’Ambassade des USA en Guinée: l’approche 7-1-7 au cœur d’une conférence-débat avec Dr Zhang Zomahoun, DG par interim de CDC

La reprise officielle des jeudis de la presse, à la bibliothèque américaine de l’Ambassade des États-Unis d’Amérique en Guinée, a été effective jeudi 11 juillet, après plusieurs semaines de vacances. Cette rentrée a été l’occasion pour les journalistes des médias guinéens d’échanger avec le directeur par intérim de CDC (Centre de Contrôle des Maladies) du Ministère de la Santé des États-Unis d’Amérique.

Dr Delayo Zomahoun cumule plus de 15 ans d’expérience internationale, il a consacré sa carrière à aborder les questions de santé publique dans plus de 50 pays. Sa passion est de travailler à l’amélioration des résultats sanitaires au sein des communautés, nous apprend-on.

Avec ce spécialiste, les débats du jour ont porté sur 2 thématiques. La première c’est l’approche 7-1-7 pour évaluer et améliorer la rapidité des systèmes de détection et de réponse aux menaces de santé publique. Et la seconde c’est le soutien des USA à la Guinée dans le cadre de la sécurité sanitaire.

Avant de se pencher sur le fond de la première thématique, le conférencier est revenu sur un petit contexte en guise de rappel des points qu’ils juge importants. « Vous savez les épidémies, les pandémies à l’échelle mondiale sont en quelque sorte monnaie courante, ça a toujours existé depuis la nuit des temps et ça va continuer à exister. Il y aura des épidémies et c’est la nature des choses. Nous sommes dans un écosystème où nous sommes en relation avec les animaux, avec la nature c’est tout à fait normal que nous entrions en contact avec des germes qui vont éventuellement provoquer des maladies. Pour preuve, on a tous vécu ici la pandémie de la COVID plus récemment qui nous a affectés à des degrés divers et c’est allé à un point où certains pays ont dû fermer les frontières, ça a affecté beaucoup de choses dans nos habitudes en tant qu’humains et aussi au niveau de l’économie etc… »

Et particulièrement en Guinée, dit-il, nous avons tous vécu il y a 10 ans de cela l’épidémie d’Ebola qui malheureusement a emporté beaucoup de nos frères, sœurs et parents et ce n’est pas anodin, parce que nous allons fêter le 10 ème anniversaire du début de cette épidémie. « Donc c’est pertinent de parler de ces problèmes. Donc déjà la première chose c’est que les épidémies nous avons eu et il y en aura, ça c’est la première chose.

La deuxième chose comme la COVID nous a appris, nous sommes dans un monde où avec la mondialisation il n’y a presque plus de frontières. C’est-à-dire qu’aujourd’hui vous pouvez quittez le plus profond village ou district de Mamou par exemple et vous retrouvez demain à Tokyo, ou vous vous retrouvez à New Delhi ou vous vous retrouvez dans une partie du monde »

À en croire Dr Zhang Zomahoun, « Dans un monde idéal les scientifiques se sont réunis et se sont dit OK. Dans un monde idéal que ce qui peut nous permettre s’il y a un problème de santé n’importe où dans le monde de rapidement le contrôler pour que cela ne devienne pas un problème national, que cela ne devienne pas un problème sous-régional que cela ne devienne pas un problème mondial. Et c’est là on s’est dit dans un monde idéal pour avoir une réactivité adéquate il faut que dans un maximum de jours il faut que le problème ait été identifié, ça c’est la première chose. Ça ne veut pas dire qu’il faut 7 jours pour identifier, si vous pouvez l’identifier en 1 jour, en 2 jours tant mieux mais pas plus de jours, ça c’est le premier 7 ».

Poursuivant, dit-il « On (les scientifiques ndlr) se sont entendus par consensus pour dire après la détection de ce problème de santé il faut maximum en 24h donc en une journée, il faut que le problème ait été notifié, communiqué aux autorités compétentes pour action. Il ne faudrait pas qu’il y ait un retard par rapport à la notification de ce problème.

Et le dernier volet (le dernier 7 ndlr). Une chose est de notifier, une chose est de communiquer, une chose est de prendre action.(…) Le monde scientifique, dit-il, il faut un maximum de 7 jours aussi pour que les éléments de riposte, les mesures de riposte pour contrôler le problème soient mises en œuvre. Donc vous avez un maximum de 2 semaines de la détection du problème sanitaire à la mise en œuvre des mesures de riposte efficace », a-t-il expliqué, tout en rappelant que cette approche 7-1-7 a été adoptée par plusieurs pays, qui l’ont mis en œuvre », explique ce responsable du Ministère de la Santé des États-Unis.

Parlant du soutien des États-Unis d’Amérique à la Guinée dans le cadre de la sécurité sanitaire, Dr Delayo Zomahoun a porté à la connaissance des hommes des médias que c’est à peu près 350 millions de dollars que les États-Unis d’Amérique a apporté à la Guinée dans les 10 dernières années dont entre autres dans le contrôle du paludisme, l’élimination de la rage. « Nous appuyons le renforcement des laboratoires des capacités des laboratoires. Nous aurons lors des questions des questions réponses l’occasion de revenir sur certains domaines »

Par ailleurs, ce responsable de DCC de souligner ceci: « Rien qu’en 2023 c’est près de 50 millions dollars dans le secteur de la santé. (…) Nous appuyons les programmes de contrôle du paludisme, élimination de la rage, nous appuyons le renforcement des laboratoires, pour faire les tests des échantillons, nous appuyons la formation du personnel.

Nous avons tout un spectre d’activités, donc nous apportons les solutions ».

Pour finir, le Dr Zhang a indiqué: « La Guinée a fait d’énormes progrès, ça il faut le reconnaître. J’étais là il y’a 10 ans. En 10 ans je pense qu’on a beaucoup progressé, ça il faut déjà avoir l’honnêteté de le reconnaître, ça c’est la première chose. Ceci dit oui il y a des choses que nous pouvons améliorer. Quand je regarde les dernières épidémies connues, nous pouvons améliorer le délai de notification par exemple. Nous pouvons améliorer le délai de détection des problèmes. Dans certains cas, nous pouvons améliorer le délai de mise en place de la riposte mais cela dépend des épidémies. Il y a des facteurs différends de chaque épidémie… »

Mamadou Yaya Barry

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