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Une importante mission du Parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) séjourne actuellement en Guinée.
Il s’agit d’une mission de sensibilisation sur les abus de substances psychoactives et la santé mentale. Une autre équipe de la même institution séjourne, au même moment, en Sierra Leone et au Libéria pour les mêmes objectifs.
Ce mardi 17 juin 2025, la délégation a visité le Service de psychiatrie générale de l’Hôpital national Donka, le Centre de prévention de l’ONG SAJED Guinée à Dabompa, ainsi que le Centre Fraternité Médicale Guinée de Kissosso.
L’objectif de cette mission est de sensibiliser les parlementaires de la CEDEAO aux problématiques liées à l’abus de substances psychoactives et à la santé mentale, en vue de soutenir l’élaboration de politiques régionales et nationales efficaces pour faire face à ces fléaux.
« On s’est rendu compte à travers des études des institutions spécialisées, que plusieurs Etats membres sont touchés par la montée inquiétante de la consommation de la drogue. Nous nous sommes dit qu’il faut initier des actions concrètes. Le rôle du Parlement, c’est de faire les textes de lois, mais pour cela, il faut avoir tous les éléments pour pouvoir élaborer des textes qui répondent aux besoins et adaptées aux réalités du moment. C’est pourquoi nous avons initié cette mission de sensibilisation en Guinée, en Sierra Leone et au Libéria qui sont les Etats les plus touchés. Il s’agira donc d’identifier les besoins, les bonnes pratiques en matière de prévention, de traitement, de prise en charge mais également de réinsertion socioprofessionnelle au niveau des jeunes. Nous voulons également profiter de cette mission pour faire des plaidoyers auprès des autorités, pour que ces questions liées à la santé mentale, à la toxicomanie soient mieux traitées dans les politiques publiques qui sont élaborées dans ces pays. Nous voulons également promouvoir une approche multisectorielle pour avoir une synergie d’action au niveau national et international. Il faut des actions concrètes et durables », a indiqué l’honorable Fanta Conté qui dirige cette mission en Guinée.
La mission du Parlement de la CEDEAO était accompagnée, dans son travail, par des cadres du ministère de la santé et de l’hygiène publique. En sa qualité de Directeur national des établissements hospitaliers, Dr Falaye Condé, est resté aux côtés de l’honorable Fanta Conté et ses collègues, pour mener à bien leur mission.
« Il faut comprendre aujourd’hui que la question liée à la santé mentale est une question transversale, d’autant plus que ça concerne pratiquement tous les domaines et tous les secteurs. (…). Nous nous réjouissons de cette visite. Le problème de la santé mentale n’est pas qu’en Guinée, il est dans la sous-région et c’est un problème international aussi. Donc, voir aujourd’hui que ce problème est discuté au niveau des pouvoirs de décision, au niveau des pouvoirs publics, mais surtout au niveau de l’instance législative qui est le CNT, nous comprenons qu’effectivement ce problème va commencer à trouver la solution qu’il faut », a-t-il mentionné.
Les responsables des centres visités par la mission ce mardi se sont réjouis par le choix porté sur leurs institutions. Au Centre qu’abrite l’hôpital national Donka, considéré comme le plus grand du pays, la capacité d’accueil est de 60 lits. L’établissement offre des services d’hospitalisation mais aussi de soins.
L’administrateur de l’hôpital Donka, Dr Denis Bernard Raiche, profitant de cette rencontre, a plaidé pour une stratégie plus forte qui puisse prendre en compte la prévention et la sensibilisation.
« Nous sommes très honorés d’être les hôtes de cette importante mission du Parlement de la CEDEAO. Nous sommes une structure d’hospitalisation et de traitement de 60 lits, unique en Guinée. Donc, nous prenons à cœur non seulement la santé mentale, mais aussi le traitement. Comme il a été mentionné, plusieurs défis aujourd’hui nous permettent de dire que le traitement n’est pas suffisant. Il faut prévenir, sensibiliser et, à la suite de cela, avoir des structures au niveau de la personne qui quitte le traitement, pour vraiment inspirer le patient et sa famille, à être alertes pour éviter des rechutes. Cela prend une organisation multidisciplinaire, multisectoriel pour être capable de donner des bons services et être capables de combattre les fléaux de la toxicomanie et le manque d’organisation pour une meilleure prise en charge », a-t-il lancé.
Demain mercredi, la mission du Parlement de la CEDEAO va échanger avec des cadres des départements ministériels sectoriels, afin de réfléchir sur le phénomène de la toxicomanie.
Le jeudi, une table ronde se tiendra avec la participation de parlementaires, d’experts en santé publique, de représentants d’ONG et décideurs nationaux afin de débattre des bonnes pratiques et des stratégies de prévention.
MohamedNana BANGOURA