Rencontre entre la presse avec le PM Bah Oury : Tham Camara met les points sur les « i »

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En marge d’une conférence de presse organisée par les associations professionnelles de la presse, ce vendredi 03 mai 2024, Amadou Tham Camara, le président de l’Association Guinéenne de la presse en Ligne (AGUIPEL) a démenti les rumeurs faisant état de la signature d’un document par les patrons de presse à la Primature. Selon lui, aucun document d’allégeance aux autorités actuelles n’a été signé par une quelconque partie.

Dans sa communication, il a précisé que le document signé par les patrons de presse lors de la rencontre d’hier avec le Premier ministre n’avait rien à voir avec ce qui est raconté par certains individus. « Je voudrais faire une petite mise au point par rapport à la rencontre que vous avez certainement suivie hier entre le Premier ministre, chef du gouvernement, et les présidents des associations de presse, accompagnés par les directeurs des médias qui sont impactés. Il y a beaucoup de choses qui ont été dites et écrites. Je voudrais dire ici que nulle part un engagement écrit n’a été signé. Ce dont il est question, c’était l’initiative des associations bien avant qu’aujourd’hui, la mise en place d’une instance d’autorégulation des médias. C’est une initiative des associations de presse pour pouvoir s’autoréguler. Et ce n’est pas une invention de la Guinée. Le Sénégal le fait déjà à travers le CORED et le Togo le fait« , précise Amadou Tham Camara.

Selon lui, la loi L002 a été saisie par lui-même et qu’il ne peut pas vendre ce qu’il a chèrement acquis. « Il a été dit que nous sommes allés dire que nous allons maintenant faire allégeance avec le régime et que nous allons vendre la presse. Et que la liberté de la presse est non négociable. Je voudrais répondre simplement que toutes les dispositions légales en matière de presse ont été obtenues par la négociation. J’en ai pour preuve la dernière loi, c’est-à-dire la loi L002 qui a été adoptée en 2010. Nous étions 7 journalistes à avoir fait cette loi-là au sein du CNT. Cinq journalistes ont été envoyés par des associations de presse. Le président, c’était le Doyen Diallo Souleymane qui a été envoyé par l’AGPI, le vice-président était Elhadj Fodé Bouya Fofana qui avait été envoyé par l’AJG,; le rapporteur feu Sékou Traoré qui a été envoyé par l’URTELGUI, le secrétaire moi-même qui avais été envoyé par l’AGUIPEL et Hadja Saran Touré qui avait été envoyée par l’APAC. Abdoulaye Condé de Nouvelle Tribune et Mourana Diallo. C’est nous qui avons fait la loi sur la liberté de la presse. C’est moi personnellement qui ai saisi toute la loi.

Alors, c’est un peu notre enfant. On ne peut pas vendre notre enfant. Il faut que les gens sachent de quoi on parle. Simplement, il faut être responsable. Il faut savoir que tout ce que la presse a obtenu, n’a été fait par des luttes désordonnées. Non. C’était par les négociations. Tout a été obtenu par les négociations« , a rappelé le président de l’AGUIPEL.

Pour Amadou Tham Camara, rien ne s’obtient par la violence. Tout se négocie. « Il n’y avait que la RTG et le Horoya ici. Il n’y avait pas de radio privée ici. La libéralisation des ondes a été obtenue par des négociations. Lorsqu’un journaliste faisait une diffamation, il partait en prison. La dépénalisation a été obtenue par les négociations. La presse en ligne n’était pas reconnue. Elle a été reconnue par des négociations.

La maison de la presse où nous sommes a été obtenue par des négociations. Donc, nous, associations, nous croyons aux vertus des négociations et c’est dans cette ligne que nous nous inscrivons. On n’obtiendra absolument rien d’autre par un autre moyen si ce n’est pas par les négociations. À commencer par les conventions collectives. Tant qu’on ne négocie pas, on ne l’obtiendra pas.

Ça ne s’obtiendra pas par la force. Il faut que ce soit très clair. Donc, nous allons continuer à négocier. Mais ça ne veut pas dire qu’on va se compromettre, qu’on va se dédire. Nous sommes responsables. Il faut que nous reconnaissions que parfois nous n’avons pas tout bien fait. Parce qu’il ne faut pas se mentir. Hier, lorsque vous diffamiez, vous alliez en prison. C’est ce qui était dans la loi. C’est ce que nous avons réussi à enlever dans la loi. Aujourd’hui, c’est de cette liberté que vous jouissez. Mais ce qui risque d’arriver aujourd’hui, il suffit simplement que les gens se décident, qu’ils fassent un projet de loi, qu’ils l’amènent au CNT, qu’on dise maintenant que la diffamation, au lieu que vous payiez 2 millions d’amende, vous allez faire 2 ans de prison. La loi va passer. Est-ce ce qu’on veut ? Je crois que non ! Il est bon qu’on négocie. Nous sommes perdants dans les rapports de force. Il faut que ce soit très clair« , a fait savoir le président de l’AGUIPEL.

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