Quand l’outrage vient du sommet : l’indécente dérive de Maître Dinah Sampil [Par Aboubacar Sakho]

il y a 6 heures 35
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Dans une Guinée où plus de 90 % de la population est musulmane et profondément attachée aux valeurs de respect, de décence et de justice, la scène qui s’est récemment propagée comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux a de quoi glacer le sang.

Maître Dinah Sampil, avocat de renom, ancien bâtonnier du barreau, figure emblématique du monde judiciaire guinéen, s’est livré publiquement à une altercation verbale d’une violence inouïe avec une femme. Dans cette séquence devenue virale, l’homme de loi ne se contente pas de hausser le ton. Il sombre dans la vulgarité la plus abjecte, allant jusqu’à évoquer de manière crue les parties génitales de la femme en question. Oui, un ancien bâtonnier. Oui, un homme supposément garant des droits, de la dignité humaine et de la mesure. Où se trouve l’Office de protection du genre, de l’enfance et des mœurs (OPROGEM) ?

Ce qui choque ici n’est pas uniquement la brutalité des mots. Ce qui scandalise, c’est leur provenance. Un avocat de cette stature, déjà porteur d’un symbole fort de la République, ne peut se permettre de proférer ce que l’on pourrait à peine tolérer d’un individu sans éducation. Lorsqu’un tel homme foule aux pieds la dignité d’une femme avec une telle légèreté, c’est toute l’institution judiciaire qu’il éclabousse.

Dans une société où les femmes peinent encore à se faire respecter à égalité dans l’espace public, ce genre de sortie contribue à entretenir un climat de mépris, voire de terreur verbale, envers elles. Cela va bien au-delà d’un simple « coup de colère » : c’est un message implicite de domination, d’impunité et de misogynie normalisée.

En droit, la réponse devrait être claire. Maître Dinah Sampil pourrait – et devrait – faire l’objet de plusieurs types de sanctions :

●Discipline professionnelle : le Conseil de l’ordre des avocats est tenu de se saisir de cette affaire. Une radiation du barreau serait ici pleinement justifiée, car l’honneur et la dignité de la profession sont gravement entachés.

●Sanctions pénales : en vertu du Code pénal guinéen, les injures publiques, en particulier à caractère sexiste, sont répréhensibles. Une plainte pourrait conduire à une amende, voire à une peine de prison avec sursis.

●Conséquences sociales et symboliques : une telle sortie ne peut rester sans réponse. Elle appelle une réaction ferme, non seulement des autorités judiciaires, mais aussi de la société civile et des associations de défense des droits des femmes.

La question qui dérange demeure : que reste-t-il de la parole des institutions si ceux qui les incarnent se permettent ce genre de dérives ? Quel modèle renvoie-t-on à la jeunesse guinéenne quand l’exemplarité est piétinée au nom de l’arrogance sociale ou de l’impulsivité ?

Maître Dinah Sampil n’est pas un simple citoyen. Il est, ou plutôt, il était, une figure. Il ne peut donc se réfugier derrière l’excuse de la colère. Il doit rendre des comptes. Car si la justice ne commence pas par se juger elle-même, alors elle perd son âme.

Aboubacar SAKHO
Expert en communication

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