PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]
Pour le programme décennal de l’éducation, le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation a repris la tête du comité interministériel de pilotage et de coordination ce jeudi 09 mai 2024 pour les 12 mois à venir. Dans son discours d’orientation en marge de la cérémonie de passation de service entre lui et sa collègue du ministère de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, Alpha Bacar Barry est revenu en détail sur les défis qui assaillent ce programme.
« Les défis sont de plusieurs ordres. Il y a la problématique des procédures. C’est vrai, il est établi que l’obtention des financements auprès des Partenaires Techniques et Financiers est compliquée, mais il est aussi vrai que nos collègues du ministère du budget et de l’économie ne nous rendent pas la vie facile. Le Fonds basse a été mis en place pour qu’on puisse avoir un mécanisme de mise en œuvre fluide. Et que les fonds affectés puissent être accessibles à tout moment et à tout endroit et qu’aucun aléa de la planification budgétaire ne vienne de l’argent. Je dis ici encore une fois, si on ne règle pas ce problème, nous ne pouvons pas obtenir de résultats tangibles. Il n’est pas acceptable qu’une activité planifiée puisse faire 120 jours ou plus pour avoir un financement entre l’ordonnateur et la sortie de fonds », a-t-il dénoncé.
D’un défi à un autre, le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation a parlé de la problématique liée au transfert de compétence.
« Il faudrait qu’il y ait un transfert de compétence. On ne peut pas continuer non plus à être sous tutelle fondamentalement d’assistance technique. Psychologiquement, ça ne nous aide pas à nous projeter vers un développement. Les assistants techniques recrutés pendant ce projet, doivent passer la main aux compétences locales pour que l’on puisse fixer, domicilier et développer ici en Guinée une compétence liée à ces choses-là. C’est cela le développement », a-t-il insisté.
L’autre chose évoquée par Alpha Bacar Barry, « C’est que les audits que nous avons menés sur l’exercice 2021-2023 et même celui qui est en préparation, révèle que le taux des fonds inéligibles au PRODEG, est en train de baisser. Ça veut dire que nous sommes de plus en plus apte à dépenser en qualité même si le Taux d’absorption reste encore considérablement faible et le taux du montant de report reste considérablement élevé. C’est inacceptable. Nous ne pouvons pas avoir autant d’intelligences, et être incapables de consommer régulièrement en qualité les fonds de moins de 100 millions de dollars dans un secteur qui est déclaré par tout le monde comme étant un secteur de priorité », a indiqué le ministre de l’enseignement supérieur.
Le ministre a ensuite appelé les acteurs du comité interministériel de pilotage et de l’éducation à se réveiller. Ce qui veut dire selon lui, que l’interministérialité devrait pouvoir permettre la fluidité du financement et des procédures. Il ajoute que les BSD et les instances techniques devraient pouvoir avoir pour mission de renforcer les capacités des bénéficiaires pour que l’on puisse avoir des projets de qualité.
« C’est un élément fondamental sur l’amélioration de la qualité d’absorption de ces fonds. On ne peut pas continuer à envoyer des projets de mauvaise qualité et à se faire corriger systématiquement par l’AFD comme étant des tuteurs ou par les autres partenaires techniques et financiers. Là, je m’adresse aux collègues. Il vous prend un peu de temps et un sursaut pour être compétent à fournir des termes de référence de qualité, à écrire des projets De qualité, à avoir une exécution de qualité et de rapports de qualité. J’aimerais aussi dire que les activités préparées et présentées doivent avoir une pertinence dans le cadre de la vision stratégique des trois ministres et des trois ministères de l’éducation », a-t-il exhorté.
Alpha Bacar Barry a également émis le souhait auprès des services techniques du comité, qu’il n’y ait pas de redondance entre le PRODEG et les PAO, mais qu’il y ait simplement une complémentarité. Pour lui, c’est cela qui pourra permettre à lui et à ses ses équipes d’obtenir des résultats probants à la fin de l’année.
La présidence du comité interministériel de pilotage et de coordination pour le programme décennal de l’éducation est tournante entre les trois ministères sectoriels de l’éducation. C’est l’instance qui régule la mise en œuvre du programme décennal de l’éducation en Guinée. Le programme piloté par le comité est le seul cadre d’intervention qui regroupe l’ensemble des partenaires techniques et financiers qui interviennent dans le secteur de l’éducation et de la formation.
Sékou Diatéya Camara